La 103e édition du Tour d'Italie s'élancera samedi en Sicile par un premier contre-la-montre de 15,1 km. Ce Giro s'annonce difficile, avec pas moins de six arrivées au sommet, pour autant que la météo et le coronavirus le permettent.
Reporté en mai en raison de la crise sanitaire, le Tour d'Italie a aussi dû modifier son parcours initial. La Hongrie a en effet renoncé à accueillir le début de la course et les organisateurs ont trouvé un terrain de remplacement en Sicile, avec en point d'orgue la montée sur l'Etna, le plus haut volcan d'Europe (3e étape).
Comme souvent, la décision devrait se faire lors de la troisième semaine, qui comportera trois arrivées au sommet. Un point d'interrogation subsiste cependant: en octobre, la neige peut tomber en montagne, et des fermetures de cols sont possibles. Le parcours pourrait donc subir des changements à court terme en fonction de la météo.
Thomas se sent prêt
La course prendra fin par un troisième chrono le dernier jour, sur 15,7 km. Si les écarts sont faibles au départ de cette 21e étape, le maillot rose pourrait s'y jouer.
Pas retenu pour le Tour de France malgré son succès en 2018 et sa 2e place l'année suivante, le Gallois Geraint Thomas (34 ans) rêve de briller en Italie. Il sera le leader de l'équipe Ineos, qui espère faire meilleure figure que lors de sa décevante Grande Boucle.
Thomas revient en forme: il a fini 2e de Tirreno – Adriatico et 4e du contre-la-montre des Mondiaux. Il sera donc l'un des favoris logiques. «Je me sens prêt», a déclaré le Gallois. «C'est une année étrange pour tout le monde, mais c'est formidable d'avoir ce grand objectif».
Yates ambitieux
Ce statut peut aussi être revendiqué par Simon Yates. Le Britannique de 28 ans avait dominé le Giro en 2018, gagnant trois étapes et roulant vêtu de rose pendant douze jours. Mais il avait craqué à trois jours de l'arrivée et été éjecté du top 10.
Quelques mois plus tard, il avait pris sa revanche en gagnant le Tour d'Espagne. L'an passé, Yates avait fêté deux succès d'étape sur le Tour de France. Le leader de l'équipe Mitchelton, à l'aise en montagne, devra néanmoins limiter la casse dans les contre-la-montre, une spécialité dans laquelle il peine un peu. Malgré tout, il a récemment gagné Tirreno-Adriatico.
La Danois Jakob Fuglsang (35 ans) a de grosses ambitions, même s'il n'est jamais monté sur le podium lors d'un Grand Tour de trois semaines. Le coureur de la formation Astana a démontré son talent en s'imposant lors du Tour de Lombardie. Il pourra compter sur l'aide en montagne de son coéquipier colombien Miguel Angel Lopez, récent 6e du Tour de France.
Les Italiens miseront une fois encore sur l'éternel Vincenzo Nibali (35 ans), deux fois vainqueur du Giro (2013/2016). L'an passé, le «requin de Messine» n'avait été devancé que par l'étonnant Equatorien Richard Carapaz. Chez Trek, Nibali sera notamment assisté par son compatriote Giulio Ciccone, meilleur grimpeur l'an dernier sur les routes italiennes.
Le Néerlandais Steven Kruijswijk (33 ans) peut aussi ambitionner de monter sur le podium. Le 3e du Tour de France 2019 sera le leader de la Jumbo-Visma en l'absence de Primoz Roglic et Tom Dumoulin.
Trois Suisses en lice
Les couleurs suisses seront défendues par un petit contingent de trois coureurs. Le Valaisan Simon Pellaud (27 ans/Androni Giocattoli) sera pour la première fois au départ. Il courra encore dans la même équipe en 2021.
Le Vaudois Danilo Wyss (35 ans/NTT) et le Valaisan Kilian Frankiny (26 ans/Groupama-FDJ) sont par contre encore dans l'incertitude quant à leur avenir: le Tour d'Italie leur donnera l'occasion de se mettre en évidence. Les trois Helvètes joueront essentiellement un rôle d'équipier. Un succès dans une étape constituerait une bonne surprise.