«Je meurs d'envie de battre Marcell (Jacobs), ça devient vital», a lancé mardi à l'AFP le vice-champion du monde américain du 100 m Marvin Bracy, étoile du meeting de Montreuil mercredi.
Tout juste arrivé de Los Angeles, où il a couru en 10 sec 03 samedi, Bracy (29 ans), devancé par son compatriote Fred Kerley aux Mondiaux de Eugene l'an passé, a piqué le champion olympique italien, accusé de se défiler face à ses adversaires américains.
Vous annoncez que cette saison sera votre meilleure. Pourquoi ?
«J'ai un parcours atypique, je suis revenu à l'athlétisme en 2020 après trois ans de pause (pour une parenthèse sans réussite dans le football américain), ce n'est que ma troisième saison depuis mon retour. J'ai manqué les Jeux olympiques de Tokyo en 2021 à cause d'une blessure, et l'an passé j'ai manqué le titre mondial d'un rien. 2023 va être mon année, j'ai réussi à capitaliser, je connais le chemin pour le succès. Demain (mercredi) à Montreuil, j'aurai deux courses (série puis finale), je pense courir en moins de dix secondes. Je viens de courir deux fois en moins de 10 sec 10 pour ma rentrée. A Los Angeles je fais une mauvaise course mais je réussis 10 sec 03 quand même, ça veut dire que je suis prêt pour les choses sérieuses.»
Comment jugez-vous vos adversaires actuels au sommet du 100 m, Fred Kerley, Marcell Jacobs ou encore Trayvon Bromell ?
«J'adore affronter Fred. Il n'a peur de rien, et quand il s'aligne, tu sais qu'il sera au top. Il te demande de hausser ton niveau à des hauteurs que d'autres ne peuvent imaginer. J'ai hâte de le croiser cette saison, je ne sais pas encore quand. Ensuite, comme tout le monde, je meurs d'envie de battre Marcell (Jacobs), ça devient vital. Il parle beaucoup pour quelqu'un qui ne court pas. Il est champion olympique, il a mérité son titre, rien à dire. J'ai hâte de l'affronter, d'autant plus qu'il m'a déjà battu deux fois. Il est le seul sprinteur actuel que je n'ai pas encore dominé. Je le veux sur mon tableau de chasse. Trayvon (Bromell) est mon partenaire d'entraînement (à Jacksonville, Floride), je le vois tous les jours.»
Après son forfait à Rabat la semaine dernière, vous vous êtes gentiment moqué de Jacobs sur les réseaux sociaux avec Fred Kerley...
«Je ne me moquerai jamais des blessures des autres, mais là son problème semble trop bien tomber pour lui. Il est l'heure d'affronter les mecs contre qui il n'a pas couru depuis les Jeux olympiques! A un moment il faut assumer et se présenter sur la ligne de départ. Tout le monde voulait cet affrontement entre le champion du monde et le champion olympique. Ne pas nous défier n'est bon pour personne...»