L'expérimenté Claudio Imhof sera le meilleur atout suisse aux Championnats d'Europe sur piste organisés de mardi à samedi à Granges. Il sera en quête d'une sixième médaille à ces joutes continentales.
Le Thurgovien aura soif de revanche après sa non-sélection pour les JO de Tokyo, avant lesquels il avait été jugé hors de forme. Pourtant, il est une valeur sûre depuis une dizaine d'années, comme en témoignent ses cinq podiums décrochés aux Européens entre 2011 et 2020 (deux fois l'argent et trois fois le bronze, dans le madison, la poursuite par équipes, la course aux points et la poursuite individuelle).
Fidèle à la piste
Contrairement à nombre de ses coéquipiers ou ex-coéquipiers qui se sont mis à la route, Imhof est toujours resté fidèle à la piste. Il a été à deux doigts de signer un contrat pro pour la route, avant de se raviser.
Sa non-sélection pour les JO de Tokyo lui est restée en travers de la gorge. «Ce fut un choc», dit-il. Cet équipier modèle avait grandement contribué à la qualification du quatuor. Mais les ultimes tests physiques n'ont pas convaincu les sélectionneurs.
Imhof sera un pilier, dès mardi, de l'équipe de poursuite par équipes, l'épreuve reine. D'autant que Théry Schir a mis fin à sa carrière après Tokyo et que Stefan Bissegger a bifurqué vers la route.
Valère Thiébaud seul «rescapé»
Du quatuor de Tokyo ne reste que Valère Thiébaud. Le Neuchâtelois sera associé, outre Imhof, à Simon Vitzthum et au néophyte Alex Vogel.
Imhof aura aussi de grandes chances de podium lors de la poursuite individuelle, jeudi, discipline dans laquelle il est no 1 mondial. D'une façon générale, les forces en présence sont cependant difficiles à jauger. Après les JO, de nombreuses nations sont reparties avec de nouveaux coureurs pour un nouveau cycle.
Côté romand, en plus de Thiébaud, le Vaudois Tristan Marguet doit disputer l'épreuve scratch, jeudi, et le madison, samedi, aux côtés d'Imhof toujours. Robin Froidevaux, engagé sur la route, ou encore Cyrille Thièry, qui arrêtera sa carrière en fin de saison, ne participent pas.
Claudio Imhof, 31 ans, est non seulement le pilier de la sélection sur le plan sportif mais aussi l'homme de liaison entre les coureurs et le staff technique. «J'ai du plaisir à transmettre mon savoir aux jeunes», relève-t-il. Il s'agit de détails qui ont leur importance, comme le choix de la trajectoire, le feeling au moment de l'accélération.
Malgré son manque de «bouteille», l'équipe de Suisse de poursuite paraît «un peu meilleure» que l'an dernier, estime Imhof. De bon augure, sachant qu'elle avait alors remporté le bronze à Plovdiv (BUL), derrière la Russie et l'Italie.
Projet féminin
Claudio Imhof s'est préparé cet été durant cinq semaines à St-Moritz, en altitude, avec l'équipe nationale de VTT, avant de peaufiner sa forme sur l'anneau de Granges.
Les Suisses ont remporté à ce jour 13 médailles depuis la première édition des Championnats d'Europe, en 2010. L'édition 2015, à Granges déjà, avait révélé Stefan Küng, vainqueur de la poursuite individuelle et en argent par équipes.
Il serait temps que les Suissesses se mettent au diapason. A ce titre, il sera intéressant d'observer cette semaine les évolutions de l'équipe féminine de poursuite, constituée ce printemps et à laquelle appartient notamment la Vausoise Léna Mettraux.