L'homme d'affaires et politicien Evgueni Iourtchenko, seul candidat en lice et soutenu par le Kremlin, a été élu président de la Fédération russe d'athlétisme (RusAf). Il aura pour mission d'empêcher une exclusion totale des athlètes russes des JO 2020.
Deux autres candidats étaient censés être en lice mais dans un communiqué publié jeudi soir, la Fédération d'athlétisme a annoncé qu'ils s'étaient retirés, sans donner de détails. 53 délégués ont voté pour M. Iourtchenko, 3 s'étant abstenus et 7 ayant voté contre.
«Nous aurons un dialogue ouvert avec World Athletics. J'ai dit que nous étions prêts à reconnaître les problèmes de dopage qu'il y a eu dans notre athlétisme. Je suis persuadé que toutes nos actions futures viseront à ce que ces cas ne se répètent pas, pour rétablir complètement notre statut», a-t-il déclaré durant une conférence de presse après son élection.
Secouée depuis plusieurs années par des scandales de dopage à répétition, suspendue de la Fédération internationale (World Athletics) depuis novembre 2015, la RusAf s'est enfoncée un peu plus dans la crise en novembre dernier quand l'ex-équipe dirigeante a été accusée d'avoir fait obstruction à une enquête sur le sauteur en hauteur russe Danil Lysenko.
World Athletics a alors gelé le processus autorisant les athlètes russes s'étant soumis à des tests antidopage de concourir sous bannière neutre aux Jeux olympiques de Tokyo (24 juillet-9 août). Et en janvier, l'Unité d'intégrité de l'athlétisme (AIU) a recommandé que la RusAf soit exclue de World Athletics.
Soutenu par le Kremlin
Plusieurs médias russes, citant des sources anonymes au sein de la RusAf ou du Comité olympique russe (ROC), avaient affirmé avant l'élection que Evgueni Iourtchenko avait «reçu un soutien au plus haut niveau», sous-entendu au Kremlin.
M. Iourtchenko, 52 ans, qui a été brièvement vice-gouverneur de la région de Voronej en 2018, a promis de remanier profondément la Fédération et de reconnaître les «erreurs» du passé.
Ce riche homme d'affaires, qui a notamment dirigé un fonds d'investissement, s'était fait remarquer en 2011 quand il avait acheté aux enchères pour près de trois millions de dollars à New York la capsule soviétique Vostok 3KA-2, envoyée dans l'espace en mars 1961. Il succède à Dmitri Chliakhtine, qui a démissionné en novembre suite à «l'affaire Lysenko».