Le décès de Gino Mäder sur le Tour de Suisse remonte déjà à plus de deux mois. Pour la première fois, sa mère se confie et raconte le triste départ de son fils dans un entretien accordé au «Südkurier».
«Le médecin m'a dit que Gino ne dirait plus jamais ‹maman›, qu'il resterait couché pour toujours comme à ce moment-là, qu'il ne pourrait plus jamais parler ni marcher». C'est à ce moment-là, le 15 juin 2023, que Sandra Mäder a compris qu'elle allait devoir dire adieu à son fils.
Quelques heures plus tôt, Gino Mäder venait de faire une grave chute lors de la descente du col de l'Albula (lors de la 5e étape du Tour de Suisse). Il reste inerte dans le lit d'un ruisseau. Les tentatives de réanimation des médecins du Tour de Suisse sur place n'aboutissent pas, il est donc transporté à l'hôpital le plus proche.
«J’étais nerveuse, sans savoir pourquoi»
Dans un entretien avec le «Südkurier», sa mère Sandra Mäder ouvre son cœur deux mois après l'événement dramatique et partage les détails tragiques de cette journée, au cours de laquelle elle avait eu un sombre pressentiment. Et ce, bien qu'elle n'ait pas assisté personnellement au Tour de Suisse.
«J'étais en quelque sorte nerveuse, sans savoir pourquoi», se souvient-elle. Cette nervosité s'est transformée en une réalité bouleversante lorsque la nouvelle de l'accident de Gino a fait le tour du monde et qu'elle a été contactée par son ex-mari Andreas, le père de Gino.
Les événements se sont précipités et Sandra Mäder a pris conscience de la gravité de la situation lorsque les médecins l'ont appelée à l'hôpital. «J'ai réalisé que la seule chose qui comptait était de savoir si les machines allaient être arrêtées ou non», dit-elle, les larmes aux yeux.
Le don d'organes comme petite consolation
Le souvenir de sa dernière visite au chevet de Gino est empreint d'une profonde tristesse. Malgré une intégrité physique préservée, les blessures internes de son fils étaient trop graves et il n'y avait plus d'espoir. Un message bouleversant du médecin a confirmé leurs pires craintes : Gino ne pourrait plus jamais parler, ni marcher.
Au milieu du chagrin, la famille a toutefois trouvé du réconfort dans le fait que les organes de Gino ont été donnés pour sauver la vie d'autres personnes. Un acte d'altruisme qui «apporte au moins un sens à sa mort», comme le fait remarquer Sandra Mäder. Malgré cette perte tragique, elle ne blâme personne : «Je pense que c'était son destin de mourir ce jour-là».