Mujinga Kambundji affichait un large sourire mardi lors de la conférence de presse organisée en ligne par Swiss Athletics. Les chronos réalisés sur 100 m à Weinheim (11''18 en séries, 11''03 en finale mais avec un vent trop favorable) ont agi comme un déclic.
"Je ne doutais pas. Mais il y avait une forme d'incertitude, car je ne savais pas trop où j'en étais", lâche la Bernoise de 28 ans, pour qui la saison 2020 "ne compte pas". "Je n'ai pas réussi une seule bonne compétition l'an dernier. Et cet hiver, je n'ai pas pu faire de véritable test pour me situer", rappelle-t-elle.
La médaillée de bronze du 200 m des Mondiaux 2019 a en effet renoncé à toute la dernière saison en salle après avoir été victime d'une fracture d'un métatarse à la fin novembre. Et sa très courte saison estivale 2020 s'était achevée dès le mois d'août à la suite d'une blessure à un ischio-jambier.
Mujinga Kambundji, qui a également couru un 200 m en 22''85 la semaine dernière à Ostrava, n'a visiblement pas perdu son temps depuis son retour à l'entraînement. "Je savais que la forme était là. Mes temps étaient bons à l'entraînement, mes résultats dans les tests de force aussi", souligne-t-elle.
Prochaine étape, Florence
"Je suis avant tout soulagée de voir que les pièces du puzzle sont déjà en place", enchaîne-t-elle. "J'ai su faire en sorte de ne pas commencer avec des chronos dans les 11''50", rigole la recordwoman de Suisse du 100 (10''95) et du 200 m (22''26), qui a d'ailleurs renoncé à s'aligner vendredi à Doha en Ligue de diamant.
"Mes chronos réussis à Weinheim m'ont confirmé que je n'avais pas besoin de course supplémentaire pour me situer. La vitesse est là. J'aurai un gros bloc de compétitions à partir du meeting Ligue de diamant de Florence" programmé le 10 juin, "et je préfère m'entraîner d'ici-là", explique-t-elle.
Rien à prouver
Mujinga Kambundji, qui enchaînera ensuite la Coupe d'Europe par équipe (19/20 juin à Cluj), les championnats de Suisse (26/27 juin à Langenthal) et le meeting de Lucerne (29 juin), n'a pas d'explication rationnelle à cet excellent début de saison. "Il y a eu des débuts de saison où je pensais être rapide et où ce ne fut pas le cas. Cette fois, c'est l'inverse", sourit-elle.
Ressentirait-elle le besoin de prouver qu'elle reste la meilleure Suissesse malgré les immenses progrès d'Ajla Del Ponte, qui sera quant à elle en lice sur 100 m à Doha? "La concurrence a toujours été très positive. Ca va être intéressant car toutes les filles sont désormais plus rapides. Mais je n'ai jamais ressenti le besoin de confirmer quoi que ce soit", répond-elle.
"Pas de grand chantier"
C'est en tout cas le coeur léger que Mujinga Kambundji entame la dernière ligne droite avant les Jeux de Tokyo. "Tout est plus simple grâce aux chronos que j'ai réalisés. La pression est là, je veux aller beaucoup plus vite, je ne suis pas suffisamment explosive. Mais il n'y a pas de grand chantier", précise-t-elle.
"Je n'ai pas de travail spécifique à effectuer. Je peux simplement m'entraîner normalement pour poursuivre ma progression", enchaîne la Bernoise, qui effectuera un nouveau bloc d'entraînement entre le meeting de Lucerne et son départ pour Tokyo. Où elle espère qu'il y aura "un peu de public, pour avoir un meilleur feeling".
Mujinga Kambundji - qui a déjà reçu sa première dose de vaccin contre le Covid-19 - n'envisage en tout cas pas une annulation des JO. "Tant qu'ils ne sont pas annulés, je pars du principe qu'ils auront lieu. Pour moi, la priorité est la compétition. On doit simplement être contents de pouvoir participer à des Jeux."