Avec le Tour des Flandres, le deuxième Monument de la saison après Milan – San Remo est au menu du dimanche de Pâques. Stefan Küng entretient une relation spéciale avec la classique belge.
On voue un véritable culte au «Ronde» en Belgique. La plus populaire des courses d'un jour est connue pour ses routes, étroites et cahoteuses, ses virages serrés et ses côtes abruptes, dont la plupart sont recouvertes de pavés. Certains estiment même que la course belge est encore plus exigeante que Paris – Roubaix, la reine des classiques, qui a été reportée cette année en automne en raison de la pandémie du coronavirus.
Les conditions dans le nord de la Belgique sont souvent vilaines, un terrain pour des types au moral d'acier. Stefan Küng est un coureur qui apprécie ce défi particulier. Pour le Thurgovien de 27 ans les courses ne sont pas toujours assez dures. Quand on lui demande son rapport avec le Tour des Flandres, il se montre un peu mesuré. «Je le reconnais ma relation avec cette course n'est pas vraiment toute rose.»
Dimanche, Küng prendra le départ pour la sixième fois dans les Flandres. Pour le moment, il n'a pas connu de grands bonheurs à l'arrivée du «Ronde» à Audenarde. Ses classements oscillent entre la 41e et 102e places. L'an dernier, il avait été affaibli par une grippe intestinale et avait manqué de forces dans le final.
Cette fois-ci, le coureur de l'équipe Groupama espère s'y être pris avec justesse. Dimanche dernier, il a prouvé qu'il figurait parmi les meilleurs à l'occasion de la semi-classique Gand – Wevelgem. Il lui a manqué un peu d'explosivité lors du sprint dans le groupe de tête pour faire mieux que sixième dans le même temps que le vainqueur Wout van Aert.
Bien sûr, van Aert sera l'un des grands favoris de la 105e édition du Tour des Flandres. Le capitaine de l'équipe Jumbo-Visma avait livré en octobre dernier lors de l'édition 2020 un duel épique avec son rival de toujours, le Néerlandais Mathieu van der Poel. Finalement, ce dernier s'était imposé de peu dans un sprint à deux.
Julian Alaphilippe, le troisième larron d'un trio dessiné pour les classiques, n'avait pu se mêler à la fête après avoir été renversé par une moto de l'organisation à 35 km de l'arrivée. Dimanche, le champion du monde français fera partie des grands favoris au même titre que van Aert et van der Poel. Pourquoi sont-ils si forts ? Küng n'a pas besoin de beaucoup de temps pour réfléchir: «Ils ont tous un punch très brutal, que personne ne peut soutenir.»
Huit Suisses au départ
Pour essayer de contrecarrer les ambitions du trio de favoris sur les 263 km entre Anvers et Audenarde, il n'y a qu'une recette pour le champion d'Europe du contre-la-montre: «Ne pas attendre mais attaquer tôt». A l'image d'un Dylan van Baarle mercredi lors de «A Travers la Flandre». Le Néerlandais s'est lancé dans un solo victorieux à 51 km de la ligne d'arrivée. Exactement le scénario auquel rêve Küng, qui se sent bien dans son rôle d'outsider. «Je n'ai rien à perdre.»
Le Thurgovien sera un des huit coureurs suisses inscrits sur la liste de départ, mais certainement celui qui a les meilleures chances de décrocher une place d'honneur. Les sept autres auront des rôles d'équipier à endosser: Fabian Lienhard sera au service de Küng chez Groupama, Silvan Dillier (Alpecin-Fenix) aura du travail pour van der Poel, Michael Schär (AG2R) pour Greg Van Avermaet, Reto Hollenstein (Israel Start-Up Nation) pour Sep Vanmarcke et Stefan Bissegger (EF Education) pour l'Italien Alberto Bettiol, le vainqueur surprise de 2019. Le plateau est complété par Tom Bohli (Cofidis) et Johan Jacobs (Movistar) qu'on verrait très bien prendre part à l'échappée matinale. Le dernier vainqueur suisse est Fabian Cancellara en 2014.
Comme l'an dernier, le «Ronde» se disputera sans spectateur, du moins dans les côtes.