Les fans de sport resteront privés en France de leur journal phare lundi pour le dixième jour d'affilée. Les salariés de L'Equipe, opposés à la suppression d'une cinquantaine de postes, ont décidé de reconduire leur grève, la plus longue de l'histoire récente du quotidien.
Une grande majorité des journalistes du quotidien sont en grève contre le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) dévoilé à l'automne par la direction du groupe L'Equipe, et qui prévoit la suppression d'une cinquantaine de postes, dont 47 de journalistes, au sein de la SAS L'Équipe (le quotidien, le magazine, Vélo Magazine et l'hebdomadaire France football, en passe de devenir mensuel) qui emploie 350 personnes.
L'objectif est de réaliser 5 millions d'euros d'économies et d'éviter 6 millions de pertes en 2021, dans un contexte de baisse des ventes papier aggravé par la crise sanitaire et l'arrêt des compétitions sportives au printemps.
Cette semaine, la direction a proposé de meilleures conditions de départ, mais aussi une alternative au PSE, une version modifiée d'un projet d'accord de performance collective (APC) rejeté cet été par les syndicats, avec une baisse des salaires de 5% jusque fin 2024 au plus tard et l'abandon de 10 jours de RTT.
Les syndicats sont conviés lundi à une réunion sur «le projet alternatif proposé par la direction», selon cette dernière.
Mais l'intersyndicale a qualifié les «quelques améliorations» déjà obtenues de «pas suffisant(es)» dans un mail appelant à la poursuite du mouvement envoyé dimanche en début d'après-midi aux salariés, dont l'AFP a eu copie, expliquant par ailleurs n'avoir pas reçu de documents détaillant ce projet alternatif qui doit être présenté lundi.
Face à ce conflit qui s'enlise, 180 sportifs du plus haut niveau ont signé vendredi une lettre de soutien aux journalistes en grève.
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