La compétition s'était arrêtée sur un Paris – Nice tronqué. Quatre mois et demi après son interruption, le World Tour retrouve son droit de cité avec les Strade Bianche samedi. Coup d'envoi d'une deuxième partie de saison particulièrement dense.
Depuis la mi-mars, les courses du World Tour ont été soit annulées comme le Tour de Romandie ou le Tour de Suisse ou reportées comme les classiques ou le Tour de France et le Giro. Du jour au lendemain, les équipes se sont retrouvées avec leur effectif de coureurs condamnés au chômage.
«Nous avons dû réagir rapidement, relève Anthony Bouillod, l'un des entraîneurs de l'équipe Groupama-FDJ. Nous avons d'abord décidé de laisser une à deux semaines de repos à nos coureurs (réd: dont les Suisses Reichenbach, Küng, Frankiny et Lienhard). Ensuite, nous leur avons préparé des programmes pour le home-trainer sur les plateformes genre Zwift. Nous pensions que nous allions pouvoir reprendre rapidement la compétition, mais la coupure s'est prolongée.»
Pour corser les difficultés, les entraîneurs doivent composer avec différentes mesures de confinement d'un pays à l'autre. «Notre but, c'était de ne pas en faire trop non plus à la maison. Nous étions plus dans la logique d'un entretien que dans un vrai développement physique», poursuit le technicien français.
Finalement, les coureurs ont retrouvé la route entre avril et mai. Les travail plus spécifiques a alors repris. «Les coureurs avaient plus de certitudes sur le calendrier des courses, c'était plus facile pour les motiver à l'entraînement.»
Une compacité jamais vue
Les coureurs sont donc prêts pour une fin de saison inédite avec un programme d'une compacité jamais vue. Tout ceci dans une atmosphère bien étrange due aux risques d'une deuxième vague de pandémie du coronavirus.
Pierre angulaire du cyclisme professionnel, le Tour de France s'élancera pour la première fois de son histoire à la fin du mois d'août. S'il peut aller à son terme, il se terminera alors que les Championnats du monde d'Aigle-Martigny débuteront. Les Mondiaux à peine terminé, place trois jours plus tard à la première des classiques ardennaises ! Le Tour d'Italie et la Vuelta ne pourront pas s'empêcher d'empiéter l'un sur l'autre pour une fin de saison repoussée à mi-novembre pour certains coureurs.
Si d'un point de vue sportif, la période s'annonce excitante, elle le sera moins du côté sanitaire. «Les coureurs devront s'astreindre à un test sérologique avant leur première course World Tour. Ensuite, ils devront passer des tests de détection du coronavirus à J-6 et à J-3 avant le départ de chaque course World Tour, des prescriptions imposées par l'UCI», détaille Anthony Bouillod.
Prescriptions de sécurité
Avec un deuxième test à trois jours de l'épreuve, le coureur doit en principe être en possession du résultat au moment où il entreprend le voyage pour rejoindre son équipe au départ de la course.
Sur les sites de course eux-mêmes, les prescriptions de sécurité seront drastiques: les spectateurs ne pourront pas approcher les coureurs à moins de deux mètres, les selfies et les autographes seront interdits. Et des huis clos pourraient même être envisagés sur certaines épreuves selon le développement des chiffres de contamination dans chaque pays.