La Fédération britannique de cyclisme va interdire aux femmes transgenres de participer aux épreuves féminines de premier rang, a-t-elle fait savoir vendredi dans un communiqué présentant cette nouvelle politique qui vise à privilégier l'"équité».
L'instance va diviser les courses en catégories «ouverte» et «féminine». Les femmes et hommes transgenres, les personnes non-binaires et les hommes pourront concourir dans la catégorie «ouverte». La catégorie féminine sera réservée aux personnes nées femmes.
Le précédent règlement de la Fédération exigeait que les coureuses démontrent un faible taux de testostérone pendant 12 mois avant la compétition pour pouvoir participer.
Mais en avril, la Fédération avait suspendu ce règlement après qu'une femme transgenre, Emily Bridges, a voulu participer aux championnats nationaux d'omnium en catégorie féminine alors qu'elle avait été déclarée inéligible par l'Union cycliste internationale (UCI).
Bridges a condamné la nouvelle politique, la qualifiant d'"acte violent» et en qualifiant la Fédération d'"organisation en déliquescence» sur les réseaux sociaux.
La nouvelle politique est le résultat de neuf mois de réflexion et de consultations impliquant les parties prenantes, dont les cyclistes, notamment de l'équipe de Grande-Bretagne.
Un avantage certain
Ces recherches ont montré que les personnes qui traversent la puberté en étant de sexe masculin bénéficient d'un avantage certain en termes de performances, avantage qui ne peut être totalement atténué par la suppression de la testostérone, a expliqué la Fédération.
«Des études indiquent que même avec la suppression de la testostérone, les femmes transgenres qui effectuent une transition après la puberté conservent un avantage en termes de performance», a déclaré l'instance.
Aucune date n'a encore été fixée pour la mise en oeuvre de la nouvelle réglementation, l'instance dirigeante se contentant de dire qu'elle interviendrait avant la fin de l'année.
De son côté, l'UCI autorise les femmes transgenres ayant connu une puberté masculine à participer aux épreuves féminines si leur taux de testostérone a été réduit à 2,5 nanomoles par litre au cours des deux années précédentes.
Fin 2021, le Comité international olympique (CIO) a renoncé à établir des directives uniformes quant aux critères de participation des sportifs intersexes et transgenres, laissant la main aux diverses fédérations internationales.
Depuis, World Athletics a par exemple décidé d'exclure les personnes transgenres des compétitions d'athlétisme féminines. La Fédération internationale de natation a elle décidé d'interdire aux personnes ayant eu une puberté masculine de participer à des compétitions féminines.