Les objectifs sportifs en gymnastique rythmique doivent être largement redimensionnés. C'est ce qui ressort du rapport d'enquête commandé par la Fédération suisse de gymnastique, qui met en outre comme priorité maximale le traitement correct des athlètes.
"Il convient surtout de redimensionner drastiquement les objectifs en gymnastique rythmique. Compte tenu de la situation et au vu des infrastructures actuelles, une qualification pour les Jeux Olympiques est irréaliste", a indiqué dans son rapport le cabinet d'avocats Pachmann. Ce dernier présente les enquêtes commandées par la FSG sur les incidents en gymnastique rythmique qui ont été rendus publics en juin.
Dans le cadre de ce rapport d’enquête, les experts ont développé plusieurs thèses et recommandations d’action détaillées et les ont soumises au comité central de la Fédération suisse de gymnastique. "La Fédération suisse de gymnastique doit avoir pour première de ses priorités de traiter décemment et correctement les gymnastes tout en protégeant les entraîneurs et fonctionnaires contre les préjugés", explique le rapport.
Depuis qu'un certain nombre d'anciennes gymnastes ont rendu public ces problèmes en juin et ont dénoncé à "Blick" et à la "NZZ" de graves fautes de conduite et des abus physiques et verbaux en gymnastique rythmique, la FSG n'a pas perdu de temps. Felix Stingelin, responsable du sport de haut niveau, a été suspendu. Ruedi Hediger, qui avait été directeur général pendant de nombreuses années, a démissionné en novembre. Et Fabio Corti a été élu au début de l'année comme nouveau président de la FSG en tant que successeur d'Erwin Grossenbacher.
La Fédération suisse de gymnastique a d’elle-même entrepris une réorientation tant au sein de la gymnastique rythmique que de la fédération. "Nous ne pouvons pas refaire le passé mais nous pouvons façonner l’avenir", précise la directrice de la FSG, Béatrice Wertli. La Fédération suisse de gymnastique a d’ores et déjà pris des mesures pour renforcer sa gouvernance et s’est engagée dans un renouveau avec Fabio Corti à la présidence du comité central de la FSG et Béatrice Wertli à la direction de la FSG.
A la suite des allégations rendues publiques, la FSG a licencié l'entraîneur national Iliana Dineva et a suspendu jusqu'à nouvel ordre l'entraînement de l'équipe nationale et le projet des Championnats d'Europe juniors.
Le débat public sur les griefs envers la FSG a également été alimenté par un reportage paru dans "Magazin" fin octobre, lorsque cinq anciennes gymnastes, ainsi que les jeunes retraitées Lynn Genhart et Fabienne Studer, ont expliqué la situation. Les deux femmes ont dénoncé les méthodes d'entraînement et de manipulation à Macolin, également en gymnastique artistique, et ont critiqué l'entraîneur national féminin Fabien Martin. Par la suite, les athlètes de l'équipe nationale réunies autour de Giulia Steingruber ont défendu leur coach dans une lettre adressée à toutes et tous.