Brian Flores a déposé un recours collectif contre la Ligue professionnelle de football américain (NFL), la franchise des Dolphins, qui l'a licencié début janvier, et celles des Broncos et des Giants, qu'il accuse de discrimination raciale lors d'entretiens d'embauche.
Dans son dossier de plainte de 58 pages, l'entraineur Brian Flores, qui est noir, affirme avoir été «traité avec dédain et présenté comme quelqu'un de non-conforme, avec lequel il était difficile de travailler», par le club de Miami qui l'a licencié le 10 janvier.
Il dénonce le fait que le propriétaire des Dolphins, Stephen Ross, a tenté de l'inciter à perdre délibérément des matches peu après son embauche en 2019, allant jusqu'à lui offrir 100'000 dollars pour chaque défaite enregistrée. Et ce afin que l'équipe soit dans la meilleure position possible pour la Draft suivante. Car le principe de cette loterie veut que les clubs les plus mal classés à l'issue d'une saison soient les parmi les premiers à pouvoir choisir un des universitaires les plus cotés s'y présentant.
Flores affirme que lorsque l'équipe a gagné des matches à la fin de cette saison-là, le directeur général des Dolphins Chris Grier lui a dit que Ross était «furieux», car ces victoires «compromettaient la position de la franchise à la Draft».
«Imposture»
Flores accuse également les Giants de lui avoir accordé un entretien d'embauche le mois dernier, pour le poste d'entraîneur principal, sans autre raison que de se conformer à la règle Rooney de la NFL, qui oblige les équipes à interviewer des candidats issus de minorités.
Flores affirme avoir passé un entretien avec le club new-yorkais le 18 janvier, avant que l'équipe n'engage l'ex-directeur général adjoint des Buffalo Bills, Joe Schoen, comme directeur général le 23 janvier. Ce dernier l'a reconvoqué pour le 27. Mais entre-temps, Flores a appris par des textos reçus alors qu'il n'en était pas le destinataire, que l'ancien coordinateur offensif des Bills, Brian Daboll, également en lice pour le poste, était le premier choix des Giants.
Selon Flores, le second entretien qui lui a été accordé par les Giants était donc une «imposture». Il affirme également qu'un scénario similaire s'est produit lorsqu'il a passé un entretien avec les Broncos pour leur poste d'entraîneur principal en 2019.
«Comme une plantation»
Dans son action en justice, Flores indique que la NFL a fait preuve de discrimination à son égard mais aussi à l'endroit d'autres techniciens noirs, en leur refusant des postes d'entraîneur principal, d'adjoint et de directeur général.
«A certains égards, la Ligue pratique la ségrégation raciale et est gérée comme une plantation. Ses 32 propriétaires – dont aucun n'est noir – tirent un profit substantiel du travail des joueurs, dont 70% sont des Noirs», a cinglé Flores.
Attaquée, l'instance a dit vouloir se défendre «contre ces allégations, qui sont sans fondement», assurant: «la diversité est au coeur de tout ce que nous faisons, et il y a peu de questions sur lesquelles nos clubs et notre direction passent plus de temps». «Dieu m'a doté d'un talent particulier pour entraîner, mais le besoin de changement est plus important que mes objectifs personnels», a néanmoins déclaré Flores.
Et de conclure: «en prenant la décision de déposer une plainte en recours collectif aujourd'hui, mon espoir sincère est qu'en s'élevant contre le racisme systémique dans la NFL, d'autres se joindront à moi pour assurer un changement positif pour les générations à venir».