David Douillet David Douillet : «C'est un manque de respect total»

ATS

24.3.2022 - 09:19

Depuis plusieurs jours les critiques pleuvent sur le choix d'une salle située au Parc des expositions de la Porte de Versailles pour accueillir le tour préliminaire du tournoi de basketball des JO de Paris 2024. Les organisateurs peinent à éteindre cette polémique.

Le climat s'est récemment tendu entre les stars de l'équipe de France, vice-championne olympique en 2021, comme Evan Fournier ou Rudy Gobert, la Fédération internationale (FIBA) et les organisateurs des Jeux. La raison? La salle censée accueillir le tour préliminaire, un des halls du Parc des Expositions, est totalement inadaptée pour un tel événement selon les joueurs qui y décèlent un manque de respect à l'égard de leur discipline.

«Comment peut-on accepter de voir le basket, le sport collectif le plus populaire aux JO, être envoyé dans le parc expo? Plafond trop bas, salle pas adaptée», a tweeté Evan Fournier, l'arrière des New York Knicks, le 16 mars.

Quatre jours plus tard, le pivot des Utah Jazz, Rudy Gobert, ironisait lui sur la hauteur de la salle: «Je ne vais pas jouer dans une salle où je me cogne la tête quand je shoote, donc ça n'a pas de sens.»

Une colère, presque une fronde, relayée par un ancien ministre des Sports, David Douillet le 19 mars sur RMC: «C'est un manque de respect total, ça me rend dingue! (...) Je trouve ça dingue qu'on fasse des Jeux au rabais.»

Un choix annoncé en 2020

Des sorties qui n'ont pas forcément été bien accueillies à Paris-2024. «La sortie de Fournier, c'est le contraire de ce que les Jeux représentent. La force des Jeux c'est la diversité des Jeux, c'est parce qu'il y a le tir a l'arc autant que le basket. Chacun doit faire des concessions», estime une source proche du mouvement olympique.

Le choix du hall 6 du parc des Expos pour la phase préliminaire – la phase finale étant prévue à Bercy – n'est pourtant pas nouveau. Si originellement le tour préliminaire était prévu à l'Arena de la Porte de la Chapelle, le lieu a été déplacé au Parc des Expositions en décembre 2020 dans le cadre d'une revue de projet modifiant quelque peu la carte des sites pour générer des économies.

Les organisateurs avaient donc validé le choix du Hall 6 du Parc des Expos, avec l'accord de la FIBA sous conditions. «On a été très surpris par l'endroit», raconte toutefois une source proche de la FIBA. «Le pitch de Paris, c'était de nous dire +Oui, c'est particulier, mais on va mettre tous les moyens+. On a dressé pour notre part une liste de conditions.»

«Il y avait certaines choses à régler, comme l'éclairage, la climatisation de la salle ou l'humidité qui pouvait toucher le parquet. Et depuis les organisateurs et la FIBA discutent régulièrement et règlent au fur et à mesure ces problèmes», confirme une source proche des organisateurs.

«Paris-2024 n'a pas tenu ses engagements»

Il semble toutefois que les relations entre la FIBA et Paris-2024 ne soient pas aussi fluides que cela. Certains au sein de la fédération internationale estiment que Paris-2024 n'a pas tenu ses engagements et que les problèmes sont loin d'être réglés, notamment sur la question de l'éclairage.

«On n'a reçu qu'une seule étude +lumières+ qui n'est pas satisfaisante. On a accepté pendant 18 mois d'étudier la faisabilité de la chose, mais le travail ne s'est pas fait rapidement comme on le souhaitait, pas avec tous les moyens sur la table», regrette la source proche de la FIBA.

«Les études techniques sont en cours mais ce sera réglé. Cela prend du temps», nuance une source proche des organisateurs. En visite à Marseille, le patron du Comité organisateur, Tony Estanguet, a assuré mardi que «les choses avancent plutôt bien».

Sauf que le temps commence à manquer et que l'impatience semble gagner la FIBA. Vendredi, une réunion du board de la FIBA devrait d'ailleurs se prononcer sur le choix de la salle, et décider si le Hall 6 du Parc des Expositions est jouable ou non.

Si la Fiba décidait de le rejeter, les organisateurs se retrouveraient alors dans une situation délicate puisque selon le directeur des sports du COJO Jean-Philippe Gatien, interrogé par L'Equipe, il n'y a «aucune solution de repli».