La Slovénie croquera-t-elle «Il Lombardia», le nom contemporain du Tour de Lombardie ? Primoz Roglic, grand favori, et Tadej Pogacar s'attaquent au dernier monument de la saison, qui se court samedi entre Côme et Bergame sur un parcours accidenté de 239 km.
Par son profil, la grande classique italienne rappelle Liège-Bastogne-Liège dont les deux dernières éditions ont été enlevées par les Slovènes (Roglic en 2020, Pogacar en 2021). Même si le sens adopté entre les deux cités lombardes, inverse aux quatre années précédentes, privilégie les grimpeurs, avec des longues montées dans l'arrière-pays bergamasque avant la dernière rampe favorable aux puncheurs à moins de 4 kilomètres de l'arrivée.
Sur sa lancée du Tour d'Emilie (samedi dernier) et de Milan-Turin (mercredi), Roglic réunit toutes les conditions pour l'emporter dès lors que la météo prévoit un temps doux, sans pluie et donc sans piège supplémentaire dans les descentes. «Je suis dans ma meilleure forme», confirme le vainqueur de la Vuelta dont les deux précédentes participations au Tour de Lombardie se sont soldées toutefois par des échecs (7e en 2019, 17e en 2018).
La gourmandise de Pogacar
Pogacar, 23 ans, découvre avec gourmandise cette course. Il a reconnu les routes dimanche, a osé une échappée mardi à 120 kilomètres de l'arrivée des Trois Vallées varésines, a joué à l'avant encore le lendemain dans Milan-Turin (4e). «J'ai beaucoup aimé le parcours qui est magnifique», annonce le double vainqueur du Tour de France (2020 et 2021) dans le journal organisateur la Gazzetta dello Sport. «J'espère être à la hauteur».
A moins qu'un troisième Slovène, Matej Mohoric, surenchérisse pour le compte de la formation Bahrain, l'opposition est d'abord à chercher du côté du Britannique Adam Yates, deuxième mercredi sur les hauteurs de Turin, et de l'équipe Deceuninck forte du champion du monde, Julian Alaphilippe, du Belge Remco Evenepoel et du Portugais Joao Almeida.
Sormano évitée
Si le parcours lui convient, le Français (deuxième en 2017) semble moins percutant qu'au moment de son triomphe arc-en-ciel le 26 septembre. Dans le même temps, Evenepoel affiche un très haut niveau au moment de retrouver la course de tous ses malheurs. Mais, cette fois, le parcours ignore la descente sinueuse de Sormano, où il avait chuté très lourdement le 15 août 2020 dans un accident qui a failli interrompre sa carrière et menacé sa vie.
Des anciens vainqueurs au départ qui sera donné sur les rives du lac de Côme, deux font équipe sous le même maillot. L'Italien Vincenzo Nibali, qui vient de s'adjuger le Tour de Sicile, et le Néerlandais Bauke Mollema, connaissent, par expérience, les secrets et les aléas de l'épreuve.
«Les 30 derniers kilomètres après le passo di Ganda sont essentiellement plats et en descente mais, avant, le parcours est exigeant», note Mollema. «Etre un outsider dans le final d'une classique peut souvent être un gros avantage si on a les jambes pour faire la différence», ajoute le Néerlandais en rappelant le dénivelé total approchant les 4400 mètres avant l'arrivée jugée au coeur de Bergame, en contrebas de la ville haute.