Championnats d'Europe Cinq médailles en une heure : la mission folle de la délégation suisse

hle, ats

6.6.2024 - 11:53

Samedi en fin de journée, la Suisse espère faire une razzia aux Championnats d'Europe d'athlétisme à Rome. En l'espace d'une heure, la délégation helvétique pourrait remporter cinq médailles.

Ditaji Kambundji se trouve en pole position pour les Suisses
Ditaji Kambundji se trouve en pole position pour les Suisses
ats

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Ditaji Kambundji et Jason Joseph sur le sprint de haies, Simon Ehammer en saut en longueur, Annik Kälin en heptathlon et Dominic Lobalu sur le 5000 m, forment un quintette de choix. Voir ces cinq athlètes terminer sur le podium n'est pas totalement dénué de sens.

Les cinq atouts

En pole position se trouve Ditaji Kambundji. La spécialiste du 100 m haies est la numéro 1 cette saison en Europe. Elle a commencé son exercice où elle s'était arrêtée à l'automne dernier. La Bernoise court de manière plus stable techniquement qu'auparavant et une médaille est presque obligatoire, après celle de bronze obtenue lors de l'édition précédente, il y a deux ans à Munich.

Joseph, qui s'est ménagé ces dernières semaines en raison de problèmes musculaires, devrait lui aussi sortir des blocs samedi soir sur 110 m haies. Son potentiel est indéniable, et si l'on se réfère à son record personnel, il se présente comme le deuxième meilleur sauteur de haies du plateau. Mais le top et le flop sont parfois très proches chez le Bâlois, et avec lui, cela peut aller dans toutes les directions.

Lobalu participe quant à lui pour la première fois à la chasse aux médailles pour la Suisse, après avoir reçu l'autorisation de World Athletics. Cela a eu un effet libérateur pour le Sud-Soudanais d'origine et pourrait lui donner un coup de pouce supplémentaire. Le 5000 m s'annonce toutefois très disputé. La Norvège, avec Jakob Ingebrigtsen et Narve Gilje Nordas, possède à elle seule deux athlètes d'exception.

Au saut en longueur, Ehammer a déjà remporté une médaille de bronze aux Championnats du monde d'Eugene en 2022. Mais pour faire de même voire mieux aux Européens, il lui faudra aussi un brin de chance. Aux Mondiaux de Budapest l'année passée, il en a manqué et a raté un superbe saut pour sept millimètres seulement. A Eugene en revanche, un centimètre avait fait pencher la balance en faveur de l'Appenzellois par rapport au quatrième.

Enfin, Annik Kälin a levé les doutes sur son état de forme en se classant deuxième à l'heptathlon de Götzis, en Autriche. Pour la deuxième fois de sa carrière, la jeune femme de 24 ans a dépassé la barre des 6500 points. Cette performance peut tout à fait suffire pour décrocher une médaille, comme ce fut déjà le cas à Munich où la Grisonne avait obtenu le bronze avec ses 6515 points.

Déjà historique avec trois médailles

Ce «Super Saturday» peut aussi bien entrer dans l'histoire de Swiss Athletics comme un succès historique que comme une déception. La limite est fixée à deux médailles. D'une part, cela ne serait pas décevant, car la fédération suisse serait ainsi dans les clous pour atteindre les six podiums ou plus visés. Mais deux médailles helvétiques en un jour n'auraient rien d'inédit, puisque cela s'est déjà produit il y a deux ans à Munich.

A Rome, il ne restera guère de temps pour faire la fête en cas de triomphe suisse. Les épreuves du soir durent jusqu'à 23 heures, et les derniers cars de transport pour les athlètes n'arriveront qu'après minuit à l'hôtel. Néanmoins, comme l'assure le chef du sport de performance Philipp Bandi, Swiss Athletics ne rompra pas la tradition de recevoir les médaillés, notamment par respect pour les performances réalisées. Après une soirée historique, on reste volontiers éveillé plus longtemps.