Il avait été filmé en 2016, en train de dispenser des conseils de dopage à des cyclistes. Lundi, au premier jour de son procès, Bernard Sainz, alias «Docteur Mabuse», a juste reconnu fournir des «recommandations» à des «patients».
«Je suis à la retraite. Je ne veux plus de patients... mais je ne peux me soustraire à la demande de proches», explique le «naturopathe» de 78 ans, jugé pour «exercice illégal de la médecine en état de récidive légale», «exercice illégal de la profession de pharmacien» et «aide et incitation à l'utilisation de substance ou méthode interdite par des sportifs dans le cadre d'une manifestation sportive en état de récidive légale».
Avant d'aborder la question du dopage, le tribunal correctionnel de Paris s'est penché sur les soupçons d'exercice illégal de la médecine. Le prévenu s'en est défendu énergiquement. Tout au plus reconnaît-il fournir des «recommandations» à ses «patients» et leur vendre parfois, pour 100 euros, de mystérieuses fioles dont il cache la composition. «Je n'établis jamais de diagnostics», soutient-il.
Parmi ses «recommandations», il y a souvent le jeûne mais aussi dans le cas d'une patiente souffrant d'un cancer d'arrêter, «deux ou trois jours», dit-il, sa chimiothérapie. La présidente énumère d'autres «recommandations» faites par le prévenu: arrêter de prendre des anticoagulants ou des antibiotiques...
«Pourquoi ne pas conseiller aux personnes qui vous appellent de contacter leur médecin ?», veut savoir la présidente. «Si elles m'appellent, c'est qu'elle ne veulent pas voir leur médecin», répond M. Sainz sans se démonter.
Le procès intervient cinq ans après la diffusion de l'émission Cash Investigation sur France Télévision et d'une enquête du Monde, en juin 2016, montrant Bernard Sainz en train de donner, en caméra cachée, des protocoles de dopage à des cyclistes. Il a toujours réfuté cette interprétation.