«Le marathon, c'est comme à la ferme. Toutes les récoltes ne sont pas bonnes, mais le travail finit un jour par payer», a déclaré Tadesse Abraham, au lendemain de son inattendu record de Suisse à Zurich (2h06'38).
Le Genevois s'était fait discret ces derniers mois. Son abandon au JO de Tokyo l'été passé lui a valu quelques remarques désagréables. «Ce n'était pas vraiment de la méchanceté, mais quand on te demande sans cesse quand tu vas prendre ta retraite, c'est plutôt négatif pour un athlète professionnel d'entendre ce genre de questions», évoque lundi Tadesse Abraham pour Keystone-ATS.
Le champion aguerri qu'il est, toujours mû par la passion, a apporté la meilleure des réponses. Il a fait parler ses jambes. «Il n'y a pas besoin de paroles, ce sont les performances qui comptent», dit-il.
Hormis ses plus proches, personne ne l'attendait plus à un tel niveau à Zurich, où il s'était imposé pour la dernière fois en 2013. Mais tous les astres étaient alignés ce dimanche. Et l'expérience a fait le reste.
«Sur marathon, on ne peut pas tout prévoir. Un détail peut casser trois mois de préparation. Mais là, tout a fonctionné à merveille», relève celui qui, à 39 ans, a comme retrouvé une seconde jeunesse lors de son stage de préparation au Kenya, aux côtés notamment de Julien Wanders. Qui, lui, attendra encore avant de prendre, probablement, le relais.