Mardi soir dans sa salle de la Riveraine, le NUC s'est qualifié pour la finale de la CEV Cup. Les Neuchâteloises affronteront soit les Françaises de Levallois Paris ou les Italiennes de Chieri.
Une salle pleine à craquer, un exploit retentissant et désormais une finale à préparer. Tout s'enchaîne très vite pour le comité du NUC après la victoire au golden set face aux Polonaises de Lodz. Après avoir chanté jusqu'au bout de la nuit «On est en finale», il s'agit maintenant de la préparer. Car une finale européenne induit toute une logistique sans commune mesure avec le championnat.
«Le cahier des charges à respecter est important, explique la présidente du NUC, Jo Gutknecht. L'une des priorités concerne la salle, car la CEV demande une enceinte de 2500 places minimum. Or la Riveraine ne peut normalement pas en accueillir autant. Il y avait 2000 spectateurs mardi soir, mais il faut maintenant trouver le moyen d'en mettre 500 de plus.»
Cela passe notamment par des gradins provisoires plus modernes qui montent plus haut, mais le délai est court puisque la première des deux manches est agendée le mercredi 13 mars à Neuchâtel. «La CEV se montre compréhensive vu le contexte, note la présidente neuchâteloise. Et même si nous avions pris les devants et anticipé tout cela l'été passé, on aurait eu les mêmes soucis.»
Des coûts élevés
Car des solutions de rechange ont été envisagées, mais elles ne fonctionnaient pas. La patinoire du Littoral aurait été parfaitement adaptée pour accueillir un tel événement, seulement les championnats du monde juniors de patinage synchronisé se tiendront du 14 au 16 mars. «Et comme ce n'est pas une enceinte moderne, il faudrait enlever la glace», précise Jo Gutknecht. La présidente détaille encore les autres possibilités qui ont dû être biffées: «On a pensé aller à Bienne chez Swiss Tennis, mais la salle est occupée. On a aussi imaginé aller à la salle St-Léonard à Fribourg, mais elle est dédiée au basket. Alors on va quand même faire ça chez nous pour ne pas devoir nous exiler à Zurich.»
Contrairement au football où la Coupe d'Europe représente un eldorado, voire le sentiment d'avoir gagné le jackpot, cette campagne de CEV Cup n'a rien rapporté au club. Parce que les coûts d'organisation sont élevés. «Si on arrive à zéro, c'est déjà pas mal, estime Jo Gutknecht. Il y a beaucoup de frais, en tout cas 10'000 francs par tour. Les coûts de production de 20'000 francs sont à la charge du club et les demandes de la CEV sont d'avoir au moins cinq caméras. Heureusement que pour cette demi-finale, la RTS a pris une grande partie des coûts à sa charge et que Swiss Volley a payé le reste.»
Une tente dehors ?
La participation à la finale va rapporter 60'000 euros et 80'000 en cas de victoire selon «Arcinfo». D'ici dimanche, le NUC va devoir définir le prix du billet. Un exercice pas forcément évident avec le souhait de remplir la salle et de permettre à un maximum de supporters de venir soutenir le club.
«On imagine faire une tente dehors avec une fan zone pour celles et ceux qui n'auront pas de billets, souligne la présidente. Mais est-ce que l'on fait cela gratuitement ? Est-ce qu'on demande une participation symbolique histoire de couvrir une partie des frais ? On doit encore décider ça. On voit que la réalité nous rattrape. Nous sommes un comité bénévole et j'ai de la chance d'avoir pris une retraite anticipée, mais c'est dur d'être réactif. Ceci dit, cela rend le challenge encore plus beau.»
Car même si la logistique s'avère chronophage, Jo Gutknecht ne regrette pas une seconde de cette campagne européenne : «C'est une immense fierté. On voit que chacun se sent presque partie prenante de cette victoire. On ne pourra jamais nous enlever cette participation à la finale. Je suis aussi heureuse que cela mette en avant le sport féminin. Le volley est un sport facile à comprendre et certains l'ont découvert mardi soir. Et l'amateur qui a vu cette victoire a neuf chances sur dix de revenir.»