Depuis l'attribution des Jeux olympiques et paralympiques à Tokyo en 2013, le parcours des organisateurs japonais a été semé d'embûches, entre le report historique en 2020 en raison de la pandémie, des démissions en série et l'état d'urgence au Japon. Jusqu'à l'interdiction inédite des spectateurs venant de l'étranger.
2013: larmes de joie
A l'annonce le 8 septembre 2013 de l'attribution des JO 2020 à Tokyo, des présentateurs de la télévision japonaise pleurent, le pays exulte. Beaucoup redoutaient que l'accident nucléaire de Fukushima, consécutif aux séisme et tsunami de 2011, ne ruine les espoirs japonais. Ces JO seront surnommés «Jeux de la reconstruction».
2015: faux départs
En juillet, le Premier ministre Shinzo Abe ordonne la révision du projet du nouveau stade olympique en raison de son coût exorbitant.
Autre couac en septembre: le comité d'organisation renonce au premier logo des Jeux qui ressemblait à celui du théâtre de Liège.
2019: démissions et canicule
Le 19 mars, le président du Comité olympique japonais Tsunekazu Takeda démissionne pour une affaire de pots-de-vin. Le mois suivant, nouvelle démission embarrassante, celle du ministre chargé des Jeux olympiques, Yoshitaka Sakurada, auteur de gaffes à répétition.
A l'été 2019, chaleur et humidité à Tokyo mettent des athlètes au supplice lors d'épreuves tests. Le CIO force le transfert du marathon et des épreuves de marche à Sapporo, au nord du pays.
2020: report inédit et surcoût
Le 24 mars 2020, face à la pandémie, le CIO annonce le report des JO à l'été 2021, une première en temps de paix. Les Jeux gardent l'appellation «Tokyo-2020». Le report et les mesures antivirus entraînent un surcoût de 2,3 milliards d'euros, portant le budget officiel à 13 milliards.
Janvier 2021: nouveaux doutes
Face à la recrudescence du virus au Japon, le gouvernement déclare début janvier l'état d'urgence dans une grande partie du pays. Le dispositif ne sera levé qu'après le 21 mars pour le Grand Tokyo.
Février 2021: scandale sexiste
Le président de Tokyo-2020, Yoshiro Mori, déclenche un tollé en déclarant que les femmes parlent trop lors des réunions. Il démissionne le 12 février. La ministre des JO, Seiko Hashimoto, le remplace au pied levé.
Mars 2021: interdiction du public de l'étranger
Le 18 mars, un tabloïd japonais révèle que le directeur artistique de Tokyo-2020, Hiroshi Sasaki, a suggéré de déguiser en porc, lors de la cérémonie d'ouverture, la comédienne Naomi Watanabe, aux rondeurs assumées. Il démissionne.
Le 20, l'interdiction des spectateurs qui viendraient de l'étranger pour les JO est officiellement actée en raison d'un risque sanitaire trop élevé.
Le 25, le relais de la flamme olympique démarre à Fukushima, sans public.
Avril 2021: renforcement des mesures sanitaires
Le 7, le gouverneur d'Osaka déclare que le relais de la flamme sera interdit sur la voie publique.
Le 9, le gouvernement japonais approuve un renforcement des mesures sanitaires à Tokyo et dans d'autres régions avant de réimposer l'état d'urgence le 23.
Mai 2021: l'opinion reste hostile aux JO
Le 17, un sondage indique plus de 80% des Japonais restent opposés à la tenue des JO.
Le 26, le quotidien Asahi, partenaire officiel des Jeux, appelle à l'annulation de l'événement qu'il qualifie de «menace pour la santé».
Le 28, le gouvernement prolonge une nouvelle fois l'état d'urgence dans 10 des 47 départements du Japon.
Juin 2021: arrivée de la première équipe olympique
Les joueuses de l'équipe australienne de softball arrivent le 1er juin au Japon, devenant la première équipe olympique à fouler le sol de l'archipel. Le soutien aux Jeux remonte dans des sondages.
Le 15, les organisateurs publient des règles sanitaires actualisées pour les sportifs, les menaçant d'exclusion s'ils les enfreignent.
Le 20, l'état d'urgence est levé à Tokyo et dans d'autres départements, mais certaines restrictions sont maintenues.
Le 21, l'organisation annonce que les spectateurs locaux seront autorisés avec une jauge de 50% sur les sites olympiques et dans une limite de 10'000 personnes maximum. Mais elle se laisse la possibilité de revenir au huis clos si la situation se détériore.
Juillet 2021: Huis clos à Tokyo
Le 8 juillet, les organisateurs sont d'ailleurs contraints de revenir en arrière après que l'état d'urgence est à nouveau décrété: les épreuves disputées sur les sites de Tokyo se dérouleront finalement à huis clos.