Mettre fin à une disette de 173 ans, tel est le défi qui se présente aux Britanniques à Barcelone pour la Coupe de l'America dès samedi. Mais pour cela, Britannia va devoir détrôner Team New Zealand.
Les Britanniques naviguent sur leur nuage. Après leur victoire décisive lors de la Coupe Louis Vuitton, la fête fut totale. Même le propriétaire Jim Ratcliffe, patron d'Ineos qui possède entre autres le Lausanne-Sport, l'OGC Nice ou encore Manchester United, était présent.
On ne sait pas si les Britanniques vont sortir leur version de «Ramenez la Coupe à la maison» comme le rappeur Vegedream l'avait fait en 2018 après le sacre des Français à la Coupe du monde de football, mais ils ont l'occasion de mettre la main sur le trophée. Chose qui n'était plus arrivée depuis 1964, date de leur dernière apparition en finale.
Avantage aux Kiwis
Pour les bookmakers, les Néo-Zélandais ont (encore) l'avantage. Les Kiwis, qui ont pu façonner le règlement en tant que tenants du titre, se posent en favoris dans cette série au meilleur des 13 manches. Ils ont également confirmé ce statut lors de la phase de groupes face aux challengers où ils ont participé hors compétition début septembre. Les Néo-Zélandais ont signé 8 victoires pour deux défaites.
Ces dernières semaines, Britannia et son skipper Ben Ainslie ont appris rapidement et sont montés en puissance en demi-finale contre Alinghi puis en finale contre Luna Rossa. La collaboration avec l'équipe Mercedes en Formule 1 a apparemment permis d'adapter le bateau aux conditions existantes et d'effectuer rapidement les modifications.
Le fait d'être le «Challenger of Record» pourrait également jouer en faveur des Britanniques. Cela signifie qu'en tant que premier challenger, ils ont élaboré le protocole de la Coupe avec Team New Zealand pour l'édition 2024 et ont ainsi pu faire valoir leurs idées.
Effacer l'humiliation de 1851
Les Néo-Zélandais manquent de pratique ces dernières semaines. Ils ont en revanche eu un mois pour analyser les données des dernières régates et optimiser leur bateau dans l'espoir de viser le hat-trick. Depuis plus d'une décennie, les Kiwis sont à la pointe du développement de ces bateaux volants. En 2013, ils s'étaient inclinés de justesse 9-8 face aux États-Unis, mais depuis 2017, l'Aiguière d'Argent, plus vieux trophée sportif au monde, est solidement entre leurs mains.
Créée en 1851, la Coupe de l'America avait eu lieu au large de l'île de Wight, au sud de l'Angleterre. Les Britanniques avaient présenté 14 bateaux, mais c'est le bateau invité «America» qui avait remporté la course. Les Américains avaient ramené chez eux la vieille tasse «Auld Mug» et baptisé la compétition en rédigeant son acte de fondation.
Les Britanniques n'ont pas encore trouvé le moyen d'effacer l'humiliation de 1851, alors qu'ils se présentent pour la 17e fois en tant que challengers. Mais au cours de la finale fin septembre contre les Italiens, les Britanniques ont poussé le record de vitesse jusqu'à 101,86 km/h. Un bon présage.