L'un des vice-présidents du CIO, John Coates, a écarté mercredi l'idée selon laquelle l'instance olympique pourrait demander des comptes à la Chine sur la question des droits de l'homme avant les JO de Pékin (4-20 février 2022). «Nous ne sommes pas le gouvernement du monde», a lâché l'Australien.
«Nous devons respecter la souveraineté des pays qui accueillent les Jeux», a poursuivi John Coates en réponse à une question sur le traitement par la Chine de la minorité ouïghoure. «Nous n'avons pas la capacité d'aller dans un pays pour lui dire ce qu'il doit faire... Ce n'est pas dans nos attributions» a-t-il souligné.
Plusieurs organisations de défense des droits humains ont accusé Pékin d'avoir interné au Xinjiang au moins un million d'Ouïghours dans des «camps de rééducation», soumettant certains au travail forcé. Amnesty International a dénoncé des «crimes contre l'Humanité».
Pékin dément ce chiffre et parle de «centres de formation professionnelle» pour soutenir l'emploi et combattre l'extrémisme musulman dans cette province qui avait été touchée par des attentats attribués à des Ouïghours. La Chine est en outre régulièrement accusée de restreindre les droits de l'homme à Hong Kong.
Les JO 2022 sont la cible d'appels au boycottage ou de protestations contre la gestion des droits de l'homme en Chine, à l'image du Congrès américain qui a tancé cinq sponsors importants des Jeux – dont Visa et Airbnb – d'encourager le génocide présumé des minorités musulmanes au Xinjiang. Pékin avait en retour accusé les responsables américains de «politiser le sport» et de diffamation envers l'état dirigé par le parti communiste depuis 1949.