Pas de surprise ou presque : à part l'Ecosse et l'Australie, toutes les nations majeures du rugby sont au rendez-vous des quarts de finale du Mondial. Deux des grands favoris quitteront toutefois quoi qu'il arrive la compétition dès le week-end prochain.
Les quatre premiers du classement mondial – Irlande, France, Afrique du Sud et Nouvelle-Zélande, dans cet ordre – ont franchi sans encombre la phase de groupes, infligeant au passage quelques déculottées mémorables.
De ce quatuor de prétendants au trophée Webb-Ellis, les Irlandais sont ceux à avoir fait la plus forte impression, lors de la finale avant l'heure contre les Springboks (13-8), champions du monde sortants, ou de la leçon de rugby donnée samedi aux Ecossais (36-14).
Soutenus par de nombreux supporters, les coéquipiers de Johnny Sexton, chef d'orchestre d'une équipe au jeu parfaitement huilé, n'ont jamais semblé aussi bien placés pour franchir enfin le cap des quarts en Coupe du monde.
Ils devront tout de même se méfier en quart de finale des All Blacks, qui ont bien relevé la tête après avoir concédé d'entrée face à la France (27-13) la première défaite de leur histoire dans un match de groupe du Mondial. La Nouvelle-Zélande a été de loin la meilleure attaque du premier tour, avec plus de 60 points et près de 10 essais marqués en moyenne à chaque sortie.
L'incertitude Dupont
Comme le XV du Trèfle, les Bleus ont remporté leurs quatre premiers matches. Porté par son public, son serial-marqueur Damian Penaud (six essais) et un Thomas Ramos toujours aussi fiable face aux perches, le XV de France est là où on l'attendait. Seule incertitude, de taille : le niveau de forme de son capitaine Antoine Dupont, un mois après avoir subi une fracture au visage.
D'autant que les Français vont affronter l'une des équipes les plus imposantes physiquement du rugby mondial, l'Afrique du Sud, qui n'hésite pas à placer jusqu'à sept avants sur son banc de touche.
Les Springboks ont su faire évoluer leur jeu depuis leur sacre-surprise de 2019, grâce notamment au profil plus créatif de l'ouvreur Manie Libbok. Mais le manque de réussite de ce dernier dans ses coups de pied pourrait pousser le staff sud-africain à réinstaller Handré Pollard, rappelé au cours du tournoi après avoir été initialement écarté sur blessure.
Les Gallois en outsiders
L'Angleterre et le Pays de Galles ont suivi ces derniers mois des trajectoires parallèles après avoir limogé pendant l'hiver leur sélectionneur respectif, Eddie Jones et Wayne Pivac. Leur successeur, Steve Borthwick et Warren Gatland, n'ont pas immédiatement su redresser la barre, avec un Tournoi des six nations calamiteux et des matches de préparation guère convaincants.
Alors que l'on pouvait douter avant le début du Mondial de leur capacité à en voir la phase finale, les deux voisins britanniques ont terminé en tête de leur groupe en gagnant tous leurs matches. Ils sont aujourd'hui de solides candidats au dernier carré dans la partie de tableau la plus ouverte.
Leurs prochains adversaires, les Fidji et l'Argentine, ont suivi des trajectoires opposées ces dernières semaines. Après avoir échoué d'un rien contre le Pays de Galles (32-26) et créé la sensation face à l'Australie (22-15), les Fidjiens ont accusé le coup. Ils ont conclu la phase de groupes par une défaite contre le Portugal (24-23) et n'ont dû leur qualification qu'à un bonus défensif.
Les Argentins ont eux mal démarré la compétition, avec un revers contre l'Angleterre (27-10) après avoir évolué presque tout le match en supériorité numérique. Ils ont retrouvé depuis de l'allant offensif, à l'image de leur rencontre débridée contre le Japon (39-27) dimanche. Une montée en puissance à confirmer en quart face au Pays de Galles, qui partira légèrement favori.