A moins de cinq mois de l'ouverture des Jeux olympiques de Tokyo, le gouvernement japonais a prolongé vendredi pour deux semaines, jusqu'au 21 mars, l'état d'urgence encore en vigueur dans la capitale et ses trois départements limitrophes face au coronavirus.
Ce dispositif, qui consiste principalement à demander aux bars et restaurants de fermer à 20h00 et à la population d'éviter les sorties non indispensables, avait été levé fin février dans six départements du pays et devait initialement prendre fin ce dimanche pour Tokyo et sa grande banlieue.
Le Premier ministre Yoshihide Suga a appelé vendredi la population à continuer d'éviter les rassemblements, alors que le mois de mars au Japon marque la fin de l'année scolaire et universitaire, avec d'habitude des cérémonies à la clé, ainsi que les pique-niques du "hanami" pour admirer les cerisiers en fleurs.
"Je vous demande à tous d'éviter les repas en groupe - même dans les cérémonies de fin d'études ou d'embauche (...) et les fêtes pour admirer les fleurs", a dit M. Suga.
Mis en place depuis début janvier alors que le Japon subissait une vive recrudescence du Covid-19, l'état d'urgence a initialement permis de réduire le nombre quotidien d'infections.
Mais celui-ci était stable dans la capitale ces dernières semaines, avec une moyenne d'environ 270 nouveaux cas quotidiens sur les sept derniers jours. Et les autorités locales ont dénombré 301 nouveaux cas vendredi.
M. Suga s'était auparavant excusé pour l'extension de l'état d'urgence dans le Grand Tokyo, principal poumon économique du pays et englobant quelque 37 millions d'habitants, assurant que le gouvernement faisait "tout son possible pour éviter une nouvelle hausse" des infections.
Le départ du relais de la flamme olympique, qui partira symboliquement de Fukushima (nord-est du Japon) dix ans après le triple désastre du grand séisme, tsunami et accident nucléaire, est prévu le 25 mars.
Les organisateurs des JO de Tokyo, qui doivent s'ouvrir le 23 juillet, ont prévu des restrictions censées selon eux permettre à l'événement de se dérouler en toute sécurité, sans toutefois exiger la vaccination des participants ou une période d'isolement à leur arrivée dans le pays.
Une décision doit être prise d'ici fin mars sur la présence ou non de spectateurs venus de l'étranger. Les organisateurs penchent pour la deuxième solution, ont rapporté cette semaine plusieurs médias nippons.
Le Japon a lancé seulement le mois dernier la première étape de sa campagne de vaccination contre le coronavirus, visant d'abord à protéger 40.000 employés de son secteur médical.
Malgré une forte recrudescence locale du virus entre novembre dernier et janvier, le pays a été relativement épargné par rapport à d'autres régions du monde, avec environ 8.100 décès officiellement recensés dans l'archipel depuis le début de la crise sanitaire.