Bernard Laporte est en proie à de nouveaux ennuis judiciaires. Le président de la Fédération française (FFR), en retrait depuis mi-décembre, a été placé en garde à vue quelques heures mardi dans une affaire de blanchiment de fraude fiscale aggravée. Il en est toutefois ressorti en soirée sans poursuite à ce stade.
«Il est sorti sans aucune convocation de police, ni de présentation à un juge d'instruction», a déclaré l'un de ses avocats, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi. «C'est une affaire dans laquelle il se trouve impliqué pour avoir été associé avec des amis rugbymen il y a longtemps. On ne lui a ni reproché d'avoir fraudé ni d'avoir touché aucune somme», a-t-il ajouté.
Le parquet financier national (PNF) a confirmé qu'il était ressorti libre. Selon une source proche du dossier, cette enquête est distincte de l'affaire de corruption dans laquelle le patron du rugby français a été condamné le mois dernier en première instance à deux ans de prison avec sursis, au côté de l'homme d'affaires Mohed Altrad, président du club de Montpellier et condamné pour sa part à 18 mois de prison avec sursis.
Les deux hommes ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Paris pour un pacte de corruption lié notamment au parrainage du maillot du XV de France. En poste depuis fin 2016, le président de la FFR, réélu en 2020 pour un mandat de quatre ans, a été reconnu coupable de cinq des six infractions pour lesquelles il était poursuivi, dont corruption passive et trafic d'influence.
Puisqu'il a fait appel de la décision, sa peine de prison avec sursis, ainsi que l'interdiction d'exercer l'activité de président de la FFR pour une durée de deux ans, ne sont pas immédiatement exécutoires.
La nouvelle enquête, qui lui a valu d'être placé en garde à vue, est également distincte de celle du PNF visant le comité d'organisation de la Coupe du monde France 2023 pour favoritisme, trafic d'influence et corruption.
Cette garde à vue est intervenue en plein milieu d'un référendum de la FFR lors duquel les clubs français doivent approuver, ou non, la proposition de Bernard Laporte de désigner Patrick Buisson en qualité de président délégué de la Fédération. Quelque 1500 clubs amateurs sont appelés à valider la candidature de Patrick Buisson, jusque-là vice-président en charge du rugby amateur. Ils ont jusqu'à jeudi midi pour voter.