Sixième à la hauteur du City Event d'Athletissima avec un saut à 2m24, Loïc Gasch est revenu sur sa performance de mercredi. Le Sainte-Crix est conscient qu'il lui manque actuellement de la régularité. Il a également évoqué son avenir, lui qui pourrait passer professionnel prochainement. Interview.
On imagine que c'est difficile de s'arrêter aussi vite dans le concours (à 2m24) ?
«C'est sûr que je voulais beaucoup plus. Mais je savais que je n'étais pas régulier, je l'avais annoncé. Il fallait donc trouver cette régularité, qui est sortie sur certains sauts. Maintenant, il faut que je bosse là-dessus, parce que ce n'est pas un manque de forme ou de technique. Juste de la constance. Les sauts qui techniquement se mettent en place vont très très hauts, et il faut que j'arrive à les sortir à chaque fois.»
Comment fait-on pour justement trouver cette régularité ?
«Ça va passer avec beaucoup de travail à l'entraînement. Il n'y a que cela. On va retourner à l’entraînement et faire ce qu’on sait faire.»
Aujourd'hui, vous avez notamment réussi un magnifique saut à 2m20 lors de votre deuxième essai à cette hauteur...
«Il y a eu un bon saut sur tout le concours. C'est justement ce que je dis au niveau de la régularité. Et quand je dis que quand tout se met en place, ça devient vraiment bon, c'est la preuve. Ce saut à 2m20 était très large. C'est ce qui compte et c'est sur ça que je veux construire.»
On a entendu dire que vous alliez passer bientôt professionnel, c'est une certitude ?
«On va voir. C'est une question que je me pose, c'est sûr. Actuellement, je travaille. Il faut qu'on en discute car il y a beaucoup de choses à mettre en place et qui doivent être posées sur la table pour faire au mieux. Maintenant mon objectif, c'est clairement de mettre toutes les chances de mon côté jusqu'aux Jeux olympiques de Paris en 2024. Il faut peut-être que ça passe par là.»
Devenir professionnel est-ce la clé pour trouver cette régularité ?
«Je pense que c'est plus sur les temps de récupération où je suis au travail ou aux cours. Maintenant, il faut voir aussi au niveau du sponsoring si j'arrive à vivre avec ou pas. Ça ne dépend pas que de l'envie, il y a plein de choses qui vont derrière. Donc, actuellement, il faut que je réfléchisse.»
Gianmarco Tamberi (champion olympique à Tokyo et 5e à Lausanne avec 2m24)
- «Les cinq dernières années ont été tellement dures après ma grave blessure (à la cheville) en 2016. Alors forcément, les émotions sont retombées après ma médaille d'or aux Jeux olympiques de Tokyo. Je vous promets que je reviendrai à Lausanne et que je sauterai beaucoup plus haut. Le public a été fantastique.»
Comment avez-vous vécu les conditions de ce City Event, avec notamment cette piste qui vibrait ?
«Vraiment bien. Après c'est une piste à prendre en main. On voyait qu'en début de course elle rebondissait un peu plus qu'à la fin. Ce sont des choses qu'il faut appréhender. J'ai réussi sur certains sauts, pas à chaque fois, mais c'est une très bonne piste pour aller très haut.»
Quand vous avez passé votre premier saut à 2m12, on vous a senti soulagé…
«Il y a forcément beaucoup d'attentes, en tout cas personnelles. Je sais que j'ai fait ma saison, les gens sont contents de cela. Mais j'ai aussi envie de bien faire pour eux. Donc oui, je me suis mis beaucoup de pression pour aujourd'hui (ndlr : mercredi). Et quand le premier saut passe, comme lors de chaque concours, ça vous lance.»
Avec les spectateurs à proximité de la piste, ça vous perturbe ou ça vous donne envie ?
«Ça motive ! Surtout quand le public est essentiellement pour moi, dans le sens où je suis l'enfant du coin (ndlr : il est originaire de Sainte-Croix). C’est incroyable d'avoir cette chance-là.»
Et le fait d'avoir pu choisir sa propre musique pour ses sauts ?
«En choisissant la musique que tu veux, tu peux mettre le rythme que tu souhaite. C'est parfait ! Pourquoi avoir choisi une chanson de Soprano ? J'aime bien et le rythme est parfait pour ma course qui est rapide. On a vu qu'il y a des courses plus lentes chez d’autres sauteurs. La mienne fait partie des plus rapides.»
Sur votre dernier saut, vous êtes-vous blessé ?
«Non, j'ai juste ma cheville qui a un petit peu tourné. Ça arrive dès qu’on fait des erreurs techniques, donc ce n'est pas une blessure. Demain, je la sentirai peut-être un peu et c’est réglé après-demain.»
Ilya Yvanyuk (vainqueur à Lausanne avec 2m30)
- «A mon premier essai à 2m38, je me suis bien senti. Mais à la deuxième et à la troisième tentative, j'ai eu un problème avec mes chaussettes, elles glissaient. Et je n'ai pas réussi à battre mon record personnel. J'ai les sensations pour aller plus haut donc peut-être que lors de la prochaine compétition je pourrai le faire. C'était une très bonne compétition : l'ambiance et l'atmosphère étaient super et la musique bonne. La piste était très rebondissante. Elle m'a aidé à bien sauter. Ma prochaine compétition sera difficile, parce que ça ne sera pas aussi rebondissant.»