Marc Hirschi portera pour la première fois en compétition ses nouvelles couleurs de l'équipe UAE Emirates à l'occasion du Tour de Catalogne, qui démarre ce lundi. Son début de saison a été retardé de près d'un mois en raison de problèmes de santé.
Pour la beauté de l'histoire, Hirschi aurait dû primitivement renouer avec la compétition à l'occasion de l'UAE Tour, fin février, sur les terres de son nouvel employeur. Le transfert surprise en début d'année de l'équipe DSM (anciennement Sunweb) à celle de UAE Emirates ne s'est pas déroulé sans anicroche pour le Bernois. En peu de temps, il a dû se familiariser avec un nouveau matériel.
Puis des problèmes à la hanche, dont il avait déjà souffert il y a une année, sont réapparus. Auxquels se sont ajoutés des soucis avec les chaussures. Pour arranger le tout, une dent de sagesse retirée lui a provoqué quelques désagréments.
Hirschi a quasiment comblé aujourd'hui le retard pris à l'entraînement. Il se sent désormais bien, les problèmes sont évacués. «Ce fut finalement la bonne décision d'attendre avec les courses. Il faut d'abord se constituer une bonne base de forme physique, c'est important», racontait le Bernois vendredi lors d'un court passage en Suisse.
Après un camp d'entraînement en altitude à Ténérife, il est passé par Macolin et Granges pour se soumettre à un test sanguin obligatoire et à des tests de position sur le vélo avant de s'envoler dimanche pour l'Espagne.
D'abord les classiques ardennaises
Le premier grand objectif d'Hirschi est constitué par les classiques ardennaises fin avril. Pour mémoire: la saison dernière, il avait gagné la Flèche Wallonne et n'avait été devancé que par Primoz Roglic à l'arrivée de Liège – Bastogne – Liège. C'était une conclusion heureuse d'une saison intense. Il a réussi son ascension dans l'élite mondiale et est devenu le nouveau porte-drapeau du cyclisme suisse.
Hirschi sait que désormais il ne sera plus considéré avec le statut de révélation de la saison. Il devra confirmer les performances de la saison dernière. La concurrence le suivra d'un autre oeil et il bénéficiera de moins de liberté. Hirschi en est le premier conscient: «C'est clair qu'une certaine pression est présente aussi de ma part. Mais je vois plus cela comme une motivation.»
Tout le ramdam fait autour de son abrupt changement d'équipe montre qu'il est bien plus observé que l'an dernier. La cupidité lui a été reprochée et l'entourage de son ancienne équipe a laissé transpirer des reproches comme quoi, Hirschi serait un «risque pour l'équipe». Hirschi ne s'exprime pas sur le sujet. Il a signé un contrat de confidentialité avec le Team DSM à son départ.
Même les questions sur le dopage, inhérentes pour un coureur de cet acabit – entre autres parce que son nouveau manager d'équipe Mauro Gianetti a un passé parfois sombre sur le sujet – le laissent froid: «Cela fait partie malheureusement du sport cycliste. Mais j'essaie de me concentrer sur l'essentiel et je peux bien vivre avec.»
Pas encore vacciné
L'essentiel dans son cas sont les performances sportives. Et Hirschi, qui contrairement à ses nouveaux coéquipiers n'a pas encore été vacciné contre le coronavirus, est persuadé d'avoir pris la bonne décision avec son transfert. Sa nouvelle équipe mise sur les jeunes et fait éclore les talents avec précaution. «Ce fut un point très important et c'est ce qui a été déterminant pour choisir UAE Emirates», précise Hirschi, qui retrouve la perle Tadej Pogacar, vainqueur du dernier Tour de France, comme équipier.
Pour sa première course après une pause de cinq mois et demi, il ne faut pas attendre de miracle pour le Bernois. «C'est difficile d'évaluer ma forme. Je me suis bien entraîné et je ne suis certainement pas très éloigné de ma meilleure forme», dit Hirschi. Il voit les sept étapes de la course catalane comme un palier idéal pour monter d'un niveau.