A l'image du leader de l'équipe de Suisse Jérémy Desplanches, Roman Mityukov aborde les Mondiaux en grand bassin de Budapest (18-25 juin) sans véritable repère. «Mon pic de forme est programmé pour les Européens», prévus à Rome du 11 au 21 août, explique-t-il.
16.06.2022, 14:10
ATS
«J'étais plutôt fatigué au cours des dernières semaines. J'ai terminé mes examens de deuxième année de droit il y a tout juste deux semaines», précise d'emblée Roman Mityukov (22 ans le 30 juillet), joint au téléphone par Keystone-ATS ce mardi. «Je n'ai pas encore trouvé ma meilleure forme cette saison», souffle-t-il.
«J'ai énormément travaillé, dans et en dehors de l'eau, mais n'ai pas eu l'occasion de m'affûter véritablement», poursuit le Genevois, qui a en outre effectué son Ecole de recrues pour sportifs d'élite entre novembre 2021 et mars 2022 à Macolin. «Les conditions n'y étaient pas idéales», regrette-t-il.
«Des choses à améliorer»
«D'une part, je n'avais pas mon coach (réd: Clément Bailly) à mes côtés. D'autre part, je n'avais qu'un bassin de 25 mètres à disposition, et pour des périodes limitées», explique le médaillé de bronze du 200 m dos des Européens 2021, qui se dit «ravi de ne pas avoir perdu 10 mois dans une école de recrues normale».
Roman Mityukov regrette néanmoins que son statut d'étudiant l'empêche de postuler pour un poste de militaire contractuel. «J'étais surpris de l'apprendre. Il y a des choses à améliorer dans ce programme, que seuls huit athlètes par cycle olympique peuvent intégrer», détaille-t-il.
Une étape
Le Genevois vit donc une «année chargée». Ces Mondiaux ne constituent qu'une étape avant les Européens de Rome, où il espère bien être au sommet de sa forme. «A Rome, les finales et les médailles seront plus abordables, et je serai capable de mettre quelques pour-cent en plus», assure-t-il.
«Mais les Mondiaux restent une grosse compétition», souligne Roman Mityukov qui, fidèle à son habitude, ne donne pas d'objectif précis lié à un rang. «Ca me permet de ne pas être trop déçu après coup. En revanche, l'objectif de base est toujours le même: me rapprocher de mes meilleurs chronos, voire les battre», lâche-t-il.
S'il ne sait pas trop où se situer par rapport à la concurrence, il a néanmoins quelques raisons d'y croire. «Malgré la fatigue, j'ai réalisé à l'entraînement de meilleurs temps que l'an dernier à pareille époque», souligne le Genevois, qui s'est accordé simplement une semaine de relâche avant ces Mondiaux.
Roman Mityukov n'aura par ailleurs – pour une fois – pas un menu gargantuesque: «On ne dispute aucun relais à Budapest. Je me concentre donc sur moi-même, et sur mes trois disciplines préférées: le 100 m dos, le 200 m dos et le 100 m libre». Sans pression, mais pas sans ambition: «J'ai toujours un objectif que je garde secret».