Tiger Woods s'est réjoui de participer à partir de jeudi au British Open de golf sur l'historique parcours de Saint Andrews. L'Américain se sent bien. Il a vertement critiqué les joueurs qui ont rejoint le circuit dissident LIV pour l'argent au détriment des «parcours sacrés» qu'ils risquent de ne jamais arpenter.
Après votre accident de voiture en février 2021 qui a failli vous coûter votre jambe droite, pensiez-vous pouvoir revenir un jour à Saint Andrews jouer The Open ?
«La plupart du temps, durant ma rééducation, j'ai simplement espéré pouvoir remarcher. Marcher normalement et avoir une vie normale, voire jouer un peu au golf avec mon fils ou des amis. Mais finalement, j'ai pu un peu jouer en compétition cette année. Et quand j'ai réalisé que je pourrais jouer à un haut niveau, même s'il ne sera plus jamais question de jouer une saison complète, mon objectif a été de revenir ici à Saint Andrews pour jouer ce tournoi qui est le plus historique de notre sport.»
Comment vous sentez-vous physiquement ?
«Mon corps peut sans aucun doute aller mieux, mais si on est réaliste, pas beaucoup mieux. Il a été très malmené et, à 46 ans, on ne se rétablit pas aussi bien qu'à 26. Mais j'ai la chance que, dans notre sport, on puisse continuer à jouer à 45 ans et plus, voire au-delà de 50 ans sur des parcours de type links (réd: parcours sablonneux, ouverts au vent, peu voire pas arborés) comme à Saint Andrews. Il faut juste énormément de savoir-faire pour bien jouer sur ces parcours. Et avec des fairways rapides et fermes comme ils le sont, ça permet aux joueurs plus âgés de faire rouler la balle et d'avoir une chance. Mais en termes de préparation, quand je suis arrivé samedi, je n'ai pas tapé la moindre balle. Je n'ai fait que des approches, des putts et j'ai marché (sur le parcours). Il n'y avait aucune tension. J'ai juste essayé de trouver des sensations. Comme je loge à l'hôtel du golf, je suis sorti à 21h, je suis allé sur un des greens et j'ai putté. Puis, dimanche, j'ai joué 18 trous. Lundi, j'en ai joué 9 et aujourd'hui (mardi), 9. Et ce sera tout, mercredi je me repose.»
Que pensez-vous des joueurs tentés de rejoindre le circuit dissident LIV ?
«Ils ont tourné le dos à ce qui leur a permis d'en arriver là où ils sont. Certains joueurs n'ont même pas de vécu sur le circuit (PGA). Ils sont allés directement du circuit amateur à cette organisation sans jamais avoir l'occasion de ressentir ce que c'est que de jouer sur le circuit ni dans les grands tournois. Et qui sait ce qu'il adviendra concernant les points de classement mondial, quels sont les critères pour jouer les Majeurs ? Certains de ces joueurs risquent de ne jamais pouvoir jouer un Majeur, ne jamais avoir la chance de jouer à Saint Andrews, d'arpenter les fairways d'Augusta. Ca, pour moi, c'est incompréhensible. Ils sont payés très cher en avance pour jouer quelques tournois sur 54 trous (réd: en trois jours au lieu de 72 trous en quatre tours sur le circuit classique). Je peux comprendre que le circuit séniors soit en 54 trous, ils sont plus âgés et moins forts physiquement. Mais quand on est jeune, et certains de ces joueurs sont des gamins venant du golf amateur, le fait de jouer sur 72 trous fait partie de la difficulté du jeu. Je vous rappelle que des Majeurs avaient des playoffs de 36 trous (réd: pour départager les joueurs à égalité après 72 trous) ! Donc je ne vois pas comment ce passage (au LIV) peut s'avérer positif à long terme pour nombre de ces joueurs, en particulier si le LIV n'obtient pas de points de classement mondial et que les Majeurs ne changent pas leurs critères d'admission. Ce serait triste de voir certains de ces jeunes joueurs ne jamais fouler ces parcours sacrés.»