Genève
Maître d'un parcours qu'il connaît à la perfection, l'Italien Vincenzo Nibali s'est adjugé pour la deuxième fois le Tour de Lombardie, dernière grande classique de la saison cycliste, samedi, près du rivage du lac de Côme.
Comme en 2015, lors de sa première victoire sur le même tracé, Nibali s'est montré supérieur à tous ses rivaux dans la descente du Civiglio, l'avant-dernière difficulté des très sélectifs 247 kilomètres séparant Bergame de Côme.
"Tout le monde me surveillait. Quand j'ai tenté de donner quelques coups de boutoir, on est venu me chercher à chaque fois. J'ai compris que je devais trouver autre chose", a expliqué le Sicilien qui a anticipé la descente du Civiglio.
Sous un soleil quasi-estival, le "Requin de Messine" a attaqué sur la partie la plus pentue et a rejoint le Français Thibaut Pinot, auteur de trois démarrages dans l'ascension. Lacet après lacet, il a pris ses distances dans la descente pour compter une poignée de secondes d'avance et creuser ensuite l'écart dans le San Fermo della Battaglia, la dernière montée sur les hauteurs de Côme.
"Je me suis découvert dans l'avant-dernière montée car je visais la victoire, pas une place d'honneur", a déclaré Pinot, troisième en 2015 et finalement cinquième cette fois. Car le grimpeur français a été repris par ses poursuivants peu avant le sommet de l'ultime ascension, mis à profit par un autre Français, Julian Alaphilippe, pour partir en contre-attaque.
Alaphilippe à son avantage
Sur la ligne, Alaphilippe a pris la deuxième place, à 28'' de Nibali, avant l'arrivée d'un petit groupe réglé par l'Italien Gianni Moscon. Moins de deux semaines après sa déception des Mondiaux de Bergen (Norvège), où il avait été rejoint avant la flamme rouge du dernier kilomètre, Alaphilippe s'est de nouveau montré à son avantage. Mais sans parvenir à gagner.
"Je ne pouvais pas suivre Nibali, j'étais à la rupture", a expliqué le jeune Français (25 ans), qui tourne autour de la victoire dans les grandes classiques (2e de Liège-Bastogne-Liège en 2015, 3e de Milan-Sanremo en 2017).
En franchissant la ligne, Nibali (32 ans) a dessiné avec ses doigts le nombre de 50, son total de victoires. Dans le lot, les trois grands tours - il est l'un des six coureurs de l'histoire à avoir gagné le Tour, le Giro et la Vuelta - mais la "Lombardie" pour seule classique.
"Je suis passé très près une fois de gagner Liège (-Bastogne-Liège). Ce serait beau de retrouver Alaphilippe pour se disputer la gagne", a souri le "Squale", qui a signé la première grande victoire de l'équipe de Bahrein, la formation créée cette année autour de lui.
Troisième du Giro et deuxième de la Vuelta, le Sicilien n'a pas encore fait son choix de programme pour l'année prochaine. "Je veux d'abord voir les parcours du Giro et du Tour", a-t-il annoncé. Pour le Giro, qui partira de Jérusalem et passera probablement par la Sicile selon les médias italiens, ce sera en novembre. Pour le Tour, la présentation est fixée au 17 octobre.
Des six Suisses au départ, aucun n'a pu peser sur la course. Le Lucernois Mathias Frank (AG2R) s'est toutefois montré à son avantage. Il a pris le 16e rang à 1'12'' du vainqueur.
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