Noè Ponti Noè Ponti : "Il n'est pas interdit de penser au podium"

gma, ats

8.3.2021 - 10:23

8.3.2021 - 10:23

Noè Ponti (19 ans) a passé un sacré cap cet hiver. Ses 51''15 réalisés sur 100 m papillon le placent au 3e rang de la hiérarchie mondiale sur la période 2020/2021. De quoi afficher déjà certaines ambitions à un peu plus de deux mois des championnats d'Europe en grand bassin.

Noè Ponti : "Il est important de garder les pieds sur terre et de travailler dur et sans stress."
Noè Ponti : "Il est important de garder les pieds sur terre et de travailler dur et sans stress."
Keystone

A-t-il déjà pour objectif de décrocher une médaille aux Européens de Budapest, ou est-ce encore trop tôt? «Je suis conscient que mes récentes performances chronométriques, si elles sont répétées voire améliorées, peuvent m'ouvrir les portes d'une ou plusieurs finales aux Européens», répond-il, joint au téléphone par Keystone-ATS.

«Il n'est pas non plus interdit de penser à essayer de monter sur le podium, ose-t-il. Mais je n'oublie pas que j'aurai des adversaires du calibre de Kristof Milak (réd: vice-champion du monde 2017 du 100 m papillon) ou Andrei Minakov (vice-champion du monde 2019 de la discipline), et d'autres encore.»

Noè Ponti, dont l'idole est sans surprise Michael Phelps, ne s'enflamme pas. «Il est juste de se fixer des objectifs importants, car ils sont basés sur des données objectives», explique-t-il. «Mais il est tout aussi important de garder les pieds sur terre et de travailler dur et sans stress, sans trop fantasmer», ajoute-t-il.

Un changement imprévu mais bienvenu

Le Tessinois ne se dit pas surpris par les progrès effectués. «Je m'attendais à avoir bien progressé après pratiquement une année sans compétition et après une période d'entraînement intense», concède-t-il. «Mais il est vrai que ces 51''15 ont dépassé mes attentes, surtout en tenant compte du contexte», poursuit-il.

«Cela aurait pu être un objectif pour le printemps 2021, et c'est arrivé plus tôt. Tant mieux», se réjouit Noè Ponti, dont la progression s'explique notamment par un changement d'entraîneur et de philosophie. «Avant, mon entraînement se basait sur la qualité, maintenant on vise la qualité et la quantité», souligne-t-il.

Rien n'était pourtant planifié. «J'ai dû changer de coach du jour au lendemain (réd: en 2019). Ca avait constitué un choc, mais j'en avais peut-être besoin car je ne progressais plus vraiment», lâche le Tessinois, qui a rapidement rebondi en rejoignant Massimo Meloni et les structures de Swiss Aquatics.

«J'avais peut-être besoin d'un changement. Je ne progressais plus autant que je l'aurais souhaité», reconnaît avec le recul Noè Ponti, qui s'astreint désormais à des séances d'entraînement plus nombreuses et plus intenses dans l'eau. «On prend également plus de soin dans le travail hors de l'eau», précise-t-il.

Mais pas question de se brûler les ailes: «Le but n'est pas de donner tout ce qu'on a sur chaque course, mais d'être au sommet de sa forme le jour J. C'est possible d'être aussi rapide à l'entraînement qu'en compétition, mais en théorie, on nagera plus vite lorsqu'on sera à 100% de ses possibilités à un moment voulu.»

De nouvelles perspectives

Le jeune homme, qui aura 20 ans le 1er juin, a la tête sur les épaules. Le report d'une année des JO de Tokyo n'est pas pour lui déplaire. «Il est certain que ça me profite compte tenu de mon jeune âge. Mais on ne peut pas savoir quels temps et quels résultats j'aurais obtenus l'année dernière sans la pandémie», souligne-t-il.

«Les résultats obtenus en décembre à Rotterdam (réd: où il avait réussi 51''15 et 51''24 le 4 décembre sur 100 m papillon) m'ont qualifié pour les JO. Ils m'ont surtout donné plus de tranquillité intérieure pour travailler dur sur mes objectifs cette année», se félicite Noè Ponti.

«En plus, mon chrono du 100 m papillon m'offre des perspectives qui pourraient être plus grandes qu'une 'simple' participation à des Jeux olympiques», concède le Tessinois. «Mais je préfère me préoccuper de mon entraînement et procéder étape par étape. Le reste, si tout va bien, viendra.»

gma, ats