La saison NBA reprend jeudi dans la «bulle» d'Orlando, à huis clos. Avec les mêmes favoris qu'à l'entame l'automne dernier, mais sans accent suisse: Thabo Sefolosha (Houston) a préféré rester auprès de sa famille, alors que les Atlanta Hawks de Clint Capela font partie des huit équipes «recalées».
LeBron James pour qui le temps presse avec les Lakers, Kawhi Leonard et ses Clippers taillés pour le titre, Giannis Antetokounmpo plus fort que jamais avec Milwaukee: prétendantes annoncées au sacre, ces trois équipes ont confirmé leur statut dans les cinq premiers mois de compétition, dominant les Conférences Ouest et Est.
Les prochaines semaines diront si les quatre mois et demi d'interruption due au coronavirus ont eu un impact, au point de rebattre les cartes pour les nombreux outsiders que sont Toronto, champion en titre, Denver, Utah, Houston, Boston, Miami ou encore Oklahoma City.
Chacune a disputé trois matches amicaux qui ont livré peu d'enseignements, sinon une volonté de préserver au maximum les organismes avant huit rencontres de saison régulière sans grands enjeux liés aux résultats, qui serviront surtout à passer à une vitesse supérieure pour mieux retrouver les automatismes qui étaient les leurs au 11 mars.
Supplément d'âme
«Avoir été capables de nous hisser en tête de la Conférence Ouest, d'aussi bien jouer, c'était une bonne sensation», a reconnu «King James», dont l'entente avec Anthony Davis a été quasi naturelle et dont les performances l'ont maintenu dans la course au titre de MVP face à Giannis Antetokounmpo, favori à sa propre succession.
Or, ce n'est pas ce trophée – déjà collecté quatre fois -, mais bien celui de champion NBA que la superstar de 35 ans voudrait décrocher avec L.A, après l'avoir remporté avec Miami (2012, 2013) et Cleveland (2016). «Rien n'est normal en 2020. Et qui sait si cela le redeviendra un jour? Mais on s'adapte tout au long du chemin. C'est ça la vie», a ajouté, philosophe, LBJ.
LeBron James est comme en mission aux Lakers depuis la mort accidentelle fin janvier de la légende Kobe Bryant, qui avait offert à la franchise son dernier titre en date en 2010. «Il ne se passe pas un jour sans qu'on pense à Kobe», a-t-il confié. Ce qu'a confirmé l'entraîneur Frank Vogel: «Même avant ce drame, nous voulions incarner ce que (Bryant) représentait. Et encore plus maintenant, nous voulons honorer sa mémoire.»
Retrouver l'alchimie
Les Clippers ne semblent eux pas avoir besoin d'un tel supplément d'âme, tant leur effectif, porté par Kawhi Leonard et Paul George, semble être le plus complet. Mais encore faut-il que les aléas liés au coronavirus les épargnent: Montrezl Harrell n'est toujours pas revenu dans la bulle, Patrick Beverley vient à peine d'y réapparaître. Quant à Lou Williams, il n'a rien trouvé de mieux que dîner dans un strip-club et doit observer dix jours de quarantaine.
Des contretemps susceptibles de ralentir le processus consistant à recouvrer une alchimie que le coach Doc Rivers a néanmoins minimisé. «Je ne pense pas que cela nous pénalise. Ce n'est évidemment jamais sain pour un groupe, surtout composé de tant de nouveaux joueurs, mais justement, je dois dire qu'ils continuent de m'impressionner par leur capacité à trouver un moyen de bien jouer en équipe, malgré le manque de minutes passées ensemble.»
Cette force collective, Milwaukee la possède pour sûr, certes tractée par la locomotive Antetokounmpo. «L'équipe est dans une très, très bonne phase en ce moment», a assuré le MVP de l'exercice 2018/2019. «Notre entente est optimale. Tout le monde s'amuse. Tout le monde sourit», a souligné le Grec.
«Pouvons-nous être meilleurs? De toute évidence, nous pouvons être meilleurs. J'ai la sensation que jour après jour, match après match, cette équipe va s'améliorer», a ajouté Giannis Antetokounmpo, dont l'équipe, grande favorite à l'Est, devra le prouver en atteignant cette fois au moins les finales. Sans quoi la déception sera à nouveau au rendez-vous pour une franchise qui avait été stoppée par Toronto en finale de Conférence l'an dernier.