Stefan Küng a réalisé un nouvel exploit sur les routes romandes. Il s'est imposé en solitaire à Morges où l'on pouvait pressentir une victoire d'un sprinter. Le Thurgovien l'a déjouée.
«A un moment, je me suis méfié quand j'ai vu que mon avance sur le peloton ne diminuait pas. J'ai pensé que c'était comme lors de l'Amstel où les échappés avaient été mal renseignés», lâche Küng pour détendre l'atmosphère. Le coureur de l'équipe Groupama avait vite compris qu'il pourrait passer une bonne journée sous un ciel plus que menaçant.
«En comparaison de mes deux premiers succès en Romandie, on peut presque dire que les conditions étaient bonnes. Il ne faisait pas trop froid cette fois-ci.» La pluie s'est plutôt transformée en alliée. «En Suisse romande, il n'y a pas de routes véritablement plates. Il y a toujours des dévers, des ronds-points, un virage serré. C'est pour ça que quand tout le monde évoquait un succès d'un sprinter, je n'étais pas aussi convaincu.»
Le Thurgovien estime qu'il avait avec lui un bon groupe de rouleurs dont son ami Claudio Imhof, un ancien compagnon sur la piste.
«Quand j'ai vu que nous ne perdions pas trop de temps dans l'ascension du Mollendruz, j'ai pensé que nous pourrions aller au bout. Mais je suis resté mesuré dans mes efforts, je n'ai pas fait plus d'efforts que les autres quand nous étions les six ensemble. Après j'ai profité de la côte de La Chaux pour me débarrasser de mes deux derniers compagnons d'échappée. Elle n'avait pas l'air terrible, mais à ce moment de la course, elle fait mal aux jambes. Je sais que les autres souffraient. Des fois, c'est moi qui me suis retrouvé à leur place. Je sais ce que c'est d'avoir mal et de laisser un coureur partir vers la victoire.»
Stefan Küng (25 ans) va désormais aider son coéquipier David Gaudu, qui a des vues sur le classement général. «Ensuite, j'espère encore m'imposer dans le contre-la-montre final de Genève.» Cette fois-ci, il pourra s'imposer en solitaire et ça paraîtra normal...