Ce week-end, c'était bien les "Géants de la route" qui ont arpenté les routes des Alpes sur le Tour de France. Dans le froid et sous une pluie continuelle, un homme a marqué son empreinte: Tadej Pogacar, maillot jaune, qui a assommé la Grande Boucle.
Au Grand Bornand samedi et à Tignes dimanche, le Slovène n'a juste concédé que les victoires d'étape au Belge Dylan Teuns (Bahrain) et à l'Australien Ben O'Connor (AG2R), formidable vainqueur au terme d'une course très offensive sur les routes détrempées.
Le grimpeur australien, 25 ans, a supporté les conditions climatiques difficiles tout comme il l'avait fait au Giro 2020, en octobre dernier, quand il avait gagné l'étape de Madonna di Campiglio. Il a ravi l'équipe AG2R Citroën de Vincent Lavenu, qui avait connu un jour noir en début de Tour avec sept coureurs sur huit pris dans des chutes.
Carapaz et Thomas perdent beaucoup
"Non, je ne pense pas avoir tué le Tour. C'est encore long", répondait le vainqueur de l'an dernier au micro de France Télévision au terme de son attaque samedi à 32 km de l'arrivée dans le col de Romme. "O'Connor a été impressionnant, il a fait un gros numéro, chapeau", a déclaré poliment Pogacar qui a éludé lors de la courte conférence de presse post-étape une question sur la suspicion étalée sur les réseaux sociaux suite à son coup de force.
Son inexpérience aux commandes du Tour, puisqu'il n'a endossé le maillot jaune qu'à la veille de l'arrivée l'an passé, reste l'une des rares hypothèques sur ses chances dans ce Tour qu'il a assommé très lourdement.
Deux de ses plus sérieux adversaires ont craqué samedi. Son compatriote Primoz Roglic, son dauphin de l'année passée, très diminué par sa chute de lundi dernier, tout comme le vainqueur 2018, le Gallois Geraint Thomas, ont rallié l'arrivée dans le "gruppetto" à 35 minutes.
Les Ineos ont dû admettre leur défaite. Même Richard Carapaz n'a pu tenir la roue de Pogacar et a finalement concédé 3'30'' au maillot jaune à l'arrivée au Grand-Bornand. Le vainqueur du Tour de Suisse ne pouvait que constater les dégâts. Même s'il a limité la casse dimanche avec une trentaine de secondes perdues sur le Slovène, sa situation est pratiquement perdue avec un retard de 5'33'' au classement général après neuf jours de course seulement.
Difficile pour les Suisses
Pour les Suisses, ce passage près du pays n'a pas été très heureux. On les a un peu plus vus dimanche. D'abord, Stefan Küng qui a fait partie de la première grande échappée du jour. Le Thurgovien a pu rester longtemps aux côtés de son leader David Gaudu avant de céder dans la montée du Cormet de Roselend.
De son côté, Marc Hirschi, quasi invisible depuis sa lourde chute de la première étape, a longtemps assuré le train pour Pogacar dans le col des Saisies et le Cormet de Roselend. Le Bernois, qui a couru sans gants (!) alors que le froid paralysait les extrémités des coureurs, a fourni une belle performance d'équiper. Il est loin le temps où l'ancien champion du monde M23 pouvait jouer sa carte. Il est vrai que les séquelles de sa chute sont loin d'avoir disparu.
Ce lundi, le peloton observera son premier jour de repos avant de disputer la 10e étape mardi entre Albertville et Valence.