Avant un week-end qui s'annonce explosif, les favoris de Paris – Nice ont pris des forces lors d'une procession langoureuse vers Saint-Paul-Trois-Châteaux dans la Drôme. Le Néerlandais Olav Kooij (Jumbo-Visma) y a enlevé la 5e étape au sprint.
Les trois Suisses, Stefan Bissegger (28e), Gino Mäder (46e) et Stefan Küng (65e) sont arrivés dans le même temps que le vainqueur. Mäder conserve sa cinquième place au général à 1'21'' de Pogacar.
L'évènement du jour, outre la première grande victoire du jeune sprinter, a eu lieu à plus de cinquante kilomètres de l'arrivée lorsque le grimpeur breton David Gaudu, deuxième du général, a surgi d'un coup, bien lancé par Arnaud Démare, pour aller chiper les six secondes de bonification au sprint intermédiaire.
Pogacar surpris
Surpris, Tadej Pogacar, qui chasse lui-même les bonus depuis le début de la semaine, a réagi trop tard pour faire mieux que troisième, se contenant de deux secondes de bonifications. Le Slovène a fusillé du regard Démare qui l'avait un peu enfermé.
«J'ai fait une erreur, j'ai essayé de passer à droite mais il n'y avait pas l'espace», a réagi «Pogi», beau joueur, à l'arrivée. Résultat: le maillot jaune ne compte plus que six secondes d'avance sur Gaudu au classement général, tout en portant l'écart sur son grand rival danois Jonas Vingegaard à 46 secondes avant les trois dernières étapes.
Enfin du soleil
Pour le reste, la journée a été parfaite pour faire une bonne sieste, par vent de face et sous un franc soleil qui a enfin fait son apparition, pour une vraie étape de transition de 212,4 km, la plus longue des huit au programme. «J'ai pu profiter de ma première journée en jaune. Pas de stress, enfin du soleil, vraiment une bonne journée», a rapporté Pogacar, très détendu.
Vingegaard, qui ne s'était pas exprimé après l'arrivée, a accepté jeudi la supériorité de Pogacar. «Tadej a juste été plus fort que moi. J'aurais peut-être pu courir différemment mais il m'a lâché de toute façon», a souligné le Danois avant le départ de l'étape.
«Erreurs»
Son directeur sportif chez Jumbo-Visma, Grischa Niermann, a estimé que Pogacar aurait gagné quoi qu'il arrive, même s'il regrettait les «erreurs» de son coureur qui avait attaqué le premier avant de «craquer sur la fin». Le Danois a promis de «tout donner» jusqu'à l'arrivée finale dimanche, mais sans se faire trop d'illusions.
Week-end final montagneux
Vendredi, la course arrive à La Colle-sur-Loup après un parcours assez accidenté, avant un week-end final montagneux dans la région de Nice qui s'annonce autrement plus animé. «Je connais par coeur les deux dernières étapes, on sera sur mes routes d'entraînement, ça va être très sympa», a souligné Pogacar. Il réside à Monaco, mais il n'a en revanche pas pu reconnaître l'étape de vendredi parce que «le parcours a été publié trop tard».
L'arrivée samedi au col de la Couillole, plus haut sommet de l'histoire de Paris-Nice, après une ascension de 15,7 km à 7,1% risque d'être décisive.