Le Français Victor Wembanyama, prodige du basket entouré d'attentes immenses, se voit «sur le bon chemin» à l'issue de sa première saison NBA achevée dimanche. Il se projette avec gourmandise sur les Jeux olympiques de Paris puis la suite avec les Spurs.
Ménagé par sa franchise, Victor Wembanyama n'a pas disputé dimanche le 82e et dernier match de saison régulière de San Antonio remporté 123-95 face aux Detroit Pistons. Éliminés de longue date de la course aux phases finales, les Spurs ont terminé 14e sur 15 de leur conférence avec le 26e (sur 30) bilan de toute la NBA pour 22 victoires et 60 défaites, soit exactement le même nombre que la saison passée, avant la draft en no 1 du géant français (2m24).
Ce manque de progrès et un basket collectif parfois catastrophique (record de la franchise de 18 défaites d'affilée battu en décembre), avant une embellie en fin de saison, n'ont jamais fait douter «Wemby».
«J'ai vu des gens douter, mais moi pas une seule seconde, a assuré le Français en conférence de presse. Je n'ai jamais pensé que je n'étais pas au meilleur endroit possible. J'aurais aimé faire mieux, être en play-off. Mais bien que ce soit dur aujourd'hui, je pense au long terme, et je fais confiance à mes coéquipiers et au projet à 100%.»
«Satisfaisant»
Placé au coeur de l'ambition de Spurs en reconstruction – «ils m'ont tout de suite mis dans la boucle sur de nombreux sujets» -, Wembanyama a fait l'objet d'une attention particulière sur son physique.
Pour sa première saison NBA, le Français a disputé 71 des 82 rencontres, voyant son nombre de matches ou parfois de minutes restreint par des alertes au niveau des chevilles, entourées de grandes précautions. «J'ai été surpris par la façon dont mon corps a pu maintenir l'intensité pendant toute une saison, ce dont un corps est capable pour résister», répond le basketteur âgé de 20 ans.
«Je suis heureux de la façon dont ça s'est passé, de la gestion de mon corps. On a essayé d'être prudent autant que possible. J'aurais aimé jouer 82 matches mais c'est ma première saison, avec du recul c'est plutôt satisfaisant.»
Individuellement, Victor Wembanyama a répondu aux attentes, d'abord au niveau statistique, avec des chiffres rares pour un «rookie», avec 21,4 points de moyenne, 10,6 rebonds, 3,9 passes et 3,6 contres, lui qui mène largement ce domaine pour toute la NBA.
Sa force de dissuasion sous le cercle (combien de contre-attaques a-t-il annihilé lorsqu'un adversaire n'osait pas s'approcher du panier qu'il gardait?), son leadership dans sa jeune équipe, et ses progrès dans plusieurs secteurs (tirs à longue distance, pertes de balles, compréhension collective) devraient lui offrir haut la main le titre de rookie de l'année.
«Wemby» postule aussi à la récompense de «meilleur défenseur», en compagnie de son compatriote Rudy Gobert.
«Rêve»
A-t-il ainsi surpassé les attentes? Pas les siennes. «Ce n'est pas comme ça que je le ressens. Chaque jour j'essaie d'en faire plus, de réussir de nouveaux records, d'obtenir plus de victoires. Mes attentes sont hautes.»
Le Français à la combinaison taille et agilité unique a aussi régalé ses fans, toujours plus nombreux, de nombreux «highlights» – «parfois c'est de l'art», s'amuse-t-il – qui ont inondé les réseaux sociaux, par exemple avec des actions défensives spectaculaires suivies d'un dunk furieux en attaque.
«Je ne veux pas que notre prochaine saison s'arrête si tôt», prévient-il. «J'ai envie d'aller en play-off. Nous avons tellement de détails à améliorer. On va ajouter une nouvelle brique chaque jour, pour finir par avoir notre maison», ajoute celui qui se voit «sur le bon chemin».
Après un peu de repos, Victor Wembanyama pourra se concentrer sur les Jeux olympiques de Paris (26 juillet – 11 août), lui qui est d'autant plus attendu avec les Bleus vice-champions en 2021 qu'il a jusqu'ici connu peu de sélections seniors (4). «C'est mon rêve de jouer les JO. Quand je serai sur le parquet je donnerai 200%, comme je le fais toujours avec ce maillot. Mais je serai aussi présent avec mes yeux d'enfants pour apprécier ce moment.»