Desplanches «Pas le temps de m'apitoyer sur mon sort»

gma, ats

22.6.2022 - 11:56

Véritable «bête» de compétition, Jérémy Desplanches doit digérer au plus vite son élimination consommée mardi soir en demi-finales des Mondiaux de Budapest sur 200 m 4 nages. «Je n'ai pas le temps de m'apitoyer sur mon sort, ni le temps de trop réfléchir», lâchait-il quelques minutes après son échec hongrois.

Jeremy Desplanches a été éliminé aux portes de la finale.
Jeremy Desplanches a été éliminé aux portes de la finale.
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Keystone-SDA, gma, ats

«Je n'ai pas non plus le luxe de pouvoir m'accorder quelques jours de repos. Il me reste six semaines de travail avant les Européens» programmés à Rome du 11 au 17 août, soulignait-il. Des Européens dans lesquels il compte bien se mêler à la lutte pour les médailles, quatre ans après s'être paré d'or à Glasgow pour la première de ses quatre médailles glanées consécutivement sur la scène internationale.

Le Genevois a donc repris l'entraînement dès mercredi – «mais l'après-midi, après une grasse matinée» – avec un chantier conséquent. «Je dois travailler dans tous les domaines, je dois être meilleur partout. Il y a des domaines où je suis moins mauvais, mais il n'y en a aucun où je suis le meilleur. Or, pour gagner il faut bien être le meilleur quelque part», soulignait-il.

«Je devais prendre du recul»

«Pour l'instant, c'est un travail global. Et quand j'aurai retrouvé mon niveau d'avant, je pourrai alors commencer à travailler sur les détails», analysait le vice-champion du monde 2019 et médaillé de bronze olympique 2021, toujours convaincu d'avoir fait le bon choix en rejoignant le groupe d'entraînement de l'exigeant et charismatique Philippe Lucas à Martigues.

«Je devais prendre du recul pour repartir de l'avant après le dernier cycle olympique», rappelait Jérémy Desplanches, qui ne se faisait aucun cadeau à l'heure de l'analyse. «Je peux progresser techniquement dans les quatre nages, dans les virages, dans les coulées. Il n'y a aucun domaine dans lequel je fais face à un mur», lâchait-il.

«C'est une bonne chose. Mais c'est également dur à gérer, car je dois travailler dans tous les secteurs lors de chaque séance d'entraînement. Je n'ai pas le luxe de pouvoir me satisfaire de quoi que ce soit», poursuivait le vice-champion d'Europe 2021. «Mais ça a toujours été mon cas: il y a d'un côté les talentueux, de l'autre les bosseurs. Je suis un bosseur», glissait-il.

«L'essentiel est de savoir dans quelle catégorie on se situe. Je suis au clair là-dessus, donc je retourne tout de suite à l'entraînement», lâchait encore Jérémy Desplanches, dont les chronos réalisés dans ces Mondiaux de Budapest (1'58''29 et 1'58''31) sont il est vrai très loin de son record de Suisse établi en finale des Jeux de Tokyo (1'56''17).

«Je suis borné»

Le Genevois savait à quoi s'en tenir à l'heure de changer d'encadrement et de méthode d'entraînement l'automne dernier. Il avait choqué les observateurs en évoquant les JO de Paris 2024 quelques secondes à peine après avoir atteint son grand objectif en se parant de bronze l'été dernier à Tokyo. Il reste prêt à tous les sacrifices, comme cela a toujours été le cas.

«Je suis dégoûté d'avoir manqué la finale. Mais quand je vois que le champion olympique 2021 (réd: le Chinois Shun Wang) n'était pas sur le podium des Mondiaux 2019, je me dis qu'il n'y a pas besoin d'être tout le temps parmi les meilleurs pour figurer tout devant au moment voulu», assurait Jérémy Desplanches, qui n'avait même pas remarqué que Shun Wang s'était classé 16e des demi-finales à Budapest.

«Je le répète, il faut parfois prendre du recul. Je suis borné. Je tiens ce discours même si je ne suis pas forcément convaincu à ce moment précis. Mais le répéter va m'aider à m'en convaincre», assurait-il, rappelant que cette année post-olympique allait forcément être compliquée: «Ca peut me cramer pour la suite, ou me faire le plus grand bien». La deuxième option serait la plus souhaitable...