Sortis de play-off à rebondissements, les Phoenix Suns et les Milwaukee Bucks s'affrontent à partir de mardi en finale du championnat NBA. Cette affiche inédite, inattendue et équilibrée marque un renouvellement de la Ligue.
Beaucoup attendaient un duel de superstars entre les Los Angeles Lakers et les Brooklyn Nets, mais les Suns et les Bucks leur ont barré la route plus tôt dans ces play-off marqués par une avalanche de blessures, que certains dont LeBron James ont mis sur le compte d'un calendrier insensé.
Jamais couronné en 53 ans d'existence de la franchise, Phoenix est de retour en finale pour la première fois depuis 1993, tandis que les Bucks, titrés en 1971, n'avaient plus fréquenté ce niveau depuis 1974. Aucun des joueurs qui seront alignés dès mardi à Phoenix n'a jamais été champion, le seul ayant vécu une finale étant Jae Crowder, l'an dernier avec Miami.
Antetokounmpo incertain
A quelques heures du coup d'envoi, les Suns, qui disposent de l'avantage du terrain, étaient assez sensiblement favoris des bookmakers pour s'adjuger quatre victoires dans cette série au meilleur des sept manches (un éventuel septième match décisif se jouerait à Phoenix).
Plus frais, avec une semaine de repos quand Milwaukee n'aura eu que trois jours, les Suns affrontent aussi une équipe dont le meilleur joueur, le Grec Giannis Antetokounmpo, est incertain. Blessé au genou gauche sur une mauvaise réception après avoir tenté de contrer Clint Capela lors du match no 4 de la finale de la Conférence Est contre Atlanta, le double MVP (2019 et 2020) pourrait ne pas être opérationnel pour le premier match, voire davantage.
En son absence, les Bucks ont fait preuve d'une solidité remarquable, en défense comme en attaque, pour emporter les deux derniers matches de la demi-finale avec autorité, sans jamais être menés au score. Le lieutenant Khris Middleton a joué plus juste et l'arrière Jrue Holiday a encore accéléré dans son rôle de scoreur percutant, dangereux à trois points comme en pénétration.
Le Greek Freak irremplaçable
Milwaukee, comme Phoenix, s'appuie sur une distribution très équilibrée, sans vraie faiblesse, avec des joueurs complémentaires qui connaissent bien leur rôle. C'est aussi une équipe d'expérience qui, après avoir longtemps déçu en play-off, a montré cette saison un autre visage, plus combattant, renforcée par les arrivées de joueurs à personnalité comme PJ Tucker ou Bobby Portis.
Mais la locomotive des Bucks demeure Giannis Antetokounmpo, et démarrer une finale sans le numéro 34 ou avec un «Greek Freak» amoindri place Milwaukee en situation d'infériorité. L'ailier grec offre un volume statistique colossal et irremplaçable. Le mélange de vélocité, de puissance et de taille qu'il présente crée des déséquilibres majeurs dans les défenses adverses.
Paul blessé à une main
En face, le Suns seront au complet, même si le meneur Chris Paul arrive au dernier stade du championnat avec une main droite blessée, victime d'une déchirure partielle des ligaments. En cas de victoire, Phoenix serait la deuxième équipe d'affilée, après les Lakers l'an dernier, à remporter le titre après avoir manqué les play-off l'année précédente.
Un peu à contre-courant de la NBA actuelle, les pensionnaires de l'Arizona forment une équipe plutôt à l'ancienne avec, parmi ses trois éléments essentiels, un meneur organisateur (Chris Paul) et un pivot spécifique qui ne tire pas de loin (Deandre Ayton). Chris Paul a révolutionné le jeu des Suns cette saison. L'ancien (36 ans) a structuré un collectif fait de beaucoup de jeunes joueurs en mal d'expérience.
A l'aise en transition comme sur jeu placé, Phoenix s'appuie, en attaque, sur l'arrière Devin Booker, particulièrement dangereux à mi-distance, une zone souvent délaissée dans la NBA actuelle. Quel que soit le vainqueur de cette finale, cette saison aura marqué un renouvellement pour la NBA, habituée depuis onze ans à voir LeBron James ou Stephen Curry en finale, voire les deux opposés.