Nils Polott (Bora-Hansgrohe) a remporté en solitaire la 12e étape du Tour de France, disputée entre Saint-Paul-Trois-Châteaux et Nîmes et au terme de laquelle Tadej Pogacar (UAE) a conservé le maillot jaune. Stefan Küng a longtemps semblé en mesure de s'imposer jeudi, mais il a calé dans le final.
Quatrième de l'étape à 1'58'' du vainqueur allemand, Stefan Küng faisait en effet partie des quatre derniers rescapés d'une échappée dans laquelle figurait également l'autre rouleur thurgovien, Stefan Bissegger (13e de l'étape). Mais le rouleur de Groupama-FDJ a été lâché dans un long faux-plat montant.
Stefan Küng n'est pas parvenu à répondre à une accélération de Harry Sweeny à moins de 15 km de l'arrivée. Peu après, c'est Nils Politt qui a placé son attaque décisive pour aller chercher à 27 ans le plus beau succès de sa carrière en devançant de 31'' l'Espagnol Imanol Erviti (2e) et Harry Sweeny (3e).
Küng: «Pas assez de réserves»
Stefan Küng n'avait aucun regret au terme de cette étape. «Je sentais dès le début que je n'avais pas suffisamment de réserves pour jouer la gagne», a-t-il relevé. «Je me suis accroché, j'ai tout donné, je me suis très bien alimenté. Mais quand tu as le réservoir vide, ça ne s'annonce pas bien», a-t-il poursuivi.
«J'ai commencé à cramper, et je ne pouvais pas faire plus. C'était le 12e jour d'un Tour particulier, d'un Tour dur comme je ne l'ai jamais vécu», a souligné le Thurgovien. «J'aimerais bien aller chercher une étape. Bien sûr, il y a le chrono de l'avant-dernier jour. Mais je dois aussi récupérer. Derrière le Tour, il y aura les JO, donc ça ne sert à rien de me mettre vraiment dans le rouge.»
Politt provoque la décision
Dans un début d'étape ultra-rapide et mouvementé en raison du vent, l'échappée a pris forme après une quinzaine de km avec notamment le champion du monde Julian Alaphilippe. Le groupe de 13 coureurs, composé de gros rouleurs (Bissegger, Küng, Politt, Van Moer, Erviti et Boasson Hagen entre autres), a creusé l'écart d'autant plus vite que douze équipes étaient représentées.
Derrière, aucune des 11 autres formations n'a cherché à assumer la poursuite et l'équipe du maillot jaune s'est contentée de gérer l'écart. Tadej Pogacar a d'ailleurs rallié l'arrivée avec près de 16' de retard sur Nils Politt, dont le succès survient le jour de l'abandon de son leader Peter Sagan.
A 40 kilomètres de l'arrivée, Nils Politt a provoqué la décision et a emmené avec lui Sweeny, Erviti et Küng. Le quatuor a longtemps maintenu une avance d'une trentaine de secondes sur les autres membres de l'échappée qui ont fini par céder à quelque 20 kilomètres de l'arrivée.