Natation Ponti déjà «au taquet», Desplanches en retard

ATS

29.3.2022 - 14:58

Après un cru 2021 exceptionnel, marqué par les médailles olympiques de Jérémy Desplanches et de Noè Ponti, les nageurs suisses abordent 2022 avec appétit. La saison s'annonce riche, avec deux grands rendez-vous en ligne de mire.

Jeremy Desplanches lors des épreuves de natation des JO de Tokyo 2020
Jeremy Desplanches lors des épreuves de natation des JO de Tokyo 2020
Keystone

29.3.2022 - 14:58

Que ce soit en petit bain ou en grand bassin, aux Mondiaux, aux Européens et aux JO, l'élite helvétique a brillé sur tous les fronts l'an dernier. Les médailles sont tombées avec une régularité jamais vue auparavant.

Les 3es places de Jérémy Desplanches sur 200 m 4 nages et de Noè Ponti sur 100 m papillon aux JO de Tokyo ont été les points d'orgue. Mais Swiss Aquatics a aussi pu compter sur l'affirmation d'Antonio Djakovic, Roman Mityukov, Lisa Mamié et Maria Ugolkova.

Menace de boycott

Les Championnats du monde, agendés dès le 18 juin prochain à Budapest, ont suscité des remous. Swiss Aquatics a fait savoir à mi-mars qu'elle les boycotterait au cas où la Fédération internationale (FINA) autoriserait la participation des Russes et des Bélarusses. La FINA avait en effet choisi initialement de les laisser prendre le départ, sous pavillon neutre cependant.

Elle a entre-temps changé d'avis et finalement décidé la semaine dernière de bannir les nageurs des deux pays concernés, si bien que les Suisses ne bouderont pas les joutes.

Mais cette décision de la FINA, par ricochet, a contraint la Fédération à se mettre en quête d'un nouvel organisateur pour les Mondiaux en petit bassin prévus en décembre à Kazan, en Russie. Une saison compliquée.

Desplanches, le point d'interrogation

Quoi qu'il en soit, le grand objectif de la natation helvétique cette saison ne sera ni Budapest ni les Mondiaux en petit bassin, mais Rome et ses Championnats d'Europe, du 11 au 17 août. Swiss Aquatics y enverra une vingtaine de représentants. La relève bénéficiera de minima allégés.

En attendant, le rendez-vous planétaire de Budapest aura bien sûr son importance pour les chefs de file. Desplanches, Ponti, Djakovic, Mityukov, Mamié et Ugolkova étaient pré-qualifiés grâce à leurs excellents résultats de 2021. Ils devaient juste encore apporter une confirmation de leur forme, chose faite le week-end dernier lors des Championnats de Suisse à Uster.

Noè Ponti (20 ans) en particulier s'est montré à son avantage. Sans préparation spécifique, le Tessinois a signé des temps proches de ses records de Suisse. Notamment sur 200 m papillon, où il a réalisé le troisième chrono mondial de la saison en bassin de 50 m. «C'était un bon test. Chaque fois que je plonge, c'est pour aller vite», s'est-il réjoui.

Les autres benjamins aux dents longues de l'équipe, Antonio Djakovic (19 ans) et Roman Mityukov (21 ans), mais aussi Lisa Mamié (23 ans), devraient (également) battre leurs records cette saison et décrocher des podiums. Maria Ugolkova elle aussi, à 32 ans, reste une candidate sérieuse aux finales.

La situation de Jérémy Desplanches (27 ans) est différente. Le Genevois a quitté il y a quelques mois sa cellule d'entraînement à Nice pour rejoindre le réputé et «fort en gueule» Philippe Lucas, l'ex-coach de Laure Manaudou, à Martigues.

Sous sa houlette, Desplanches dit s'entraîner «comme un dingue». Résultat, une fatigue physique et mentale s'est installée. A Uster, Desplanches n'a été que l'ombre de lui-même.

Paradoxalement, c'est à Tokyo que Desplanches a eu une forme d'électrochoc qui l'a convaincu de changer de cadre d'entraînement. «J'ai obtenu la médaille de bronze en finissant à plus d'une seconde du champion olympique» (le Chinois Wang Shun, ndlr), a observé l'hyperexigeant champion.

Reste à savoir de quoi le «grand blond» sera capable cette saison. Il est douteux qu'il se présente en grande forme à Budapest. Mais pour Rome, en août, il est permis de s'attendre à ce qu'il retrouve ses moyens et recueille les premiers fruits de son travail avec Lucas. «A long terme, mon nouveau départ va payer», est-il convaincu.

ATS