Un grand favori, un tenant du titre français, une compétition centenaire et un public-record attendu: quatre choses à savoir sur la course élite des championnats du monde sur route, dimanche, en Flandre:
Wout van Aert ultra-favori
Tout désigne Wout van Aert comme le grandissime favori de la course. A moins de croire à la loi des séries, qui le destinerait à une nouvelle médaille d'argent après ses deuxièmes places des Mondiaux 2020 à Imola dans le contre-la-montre et la course en ligne, de la course des JO de Tokyo puis du chrono des Mondiaux 2021 dimanche dernier à Bruges.
Même son ambitieux coéquipier Remco Evenepoel, deuxième du championnat d'Europe derrière l'Italien Sonny Colbrelli, a fait acte d'allégeance: «J'ai eu ma chance à l'Euro et je l'ai presque saisie. Maintenant, je suis prêt à me mettre à plat ventre pour l'aider.» Le propos ne peut que convenir à van Aert qui assumait son rôle avant les Mondiaux dans la revue Vélo Magazine: «Un bon leader, c'est celui qui est un leader aux yeux de ses coéquipiers, qui a lui-même de grandes attentes et qui sait y faire face. Si j'ai un objectif, j'ose l'annoncer.»
Un tenant soulagé, Julian Alaphilippe
Julian Alaphilippe, premier Français champion du monde au XXIe siècle, a vécu une année à émotions fortes. Dans sa vie privée, avec la naissance de son premier enfant. Sur le vélo, en gagnant trois courses dont la Flèche Wallonne et la première étape du Tour de France synonyme de nouveau maillot jaune.
Alaphilippe, qui a porté à 57 reprises la tenue arc-en-ciel en compétition, a reconnu avoir enduré une plus grande fatigue en raison du poids écrasant de ce maillot et des responsabilités qui l'accompagnent. «Je voulais faire briller le maillot tout le temps», expliquait-il en juillet à la fin du Tour de France couru parfois à contre-temps après un début flamboyant.
Au départ d'Anvers, le champion incontesté de la popularité reste évidemment candidat à sa propre succession. A coup sûr l'atout numéro un d'une équipe de France ambitieuse, pourvue de coureurs en grande forme (Laporte, Cosnefroy et surtout Sénéchal).
Un (presque) centenaire
Les historiens s'accordent sur ce point: le «campionissimo» italien Alfredo Binda, l'un des plus grands coureurs de l'histoire du cyclisme, ouvre le palmarès des championnats du monde en 1927. Mais les organisateurs des Mondiaux 2021 et l'Union cycliste internationale (UCI) ont choisi de privilégier l'année 1921, la tenue des premiers championnats du monde sur route (sans les professionnels), afin de célébrer le centenaire.
Samedi soir, un gala exceptionnel réunit à Louvain les champions du monde (hors contre-la-montre), hommes et femmes, qui ont répondu favorablement à l'invitation. De l'Américain Greg LeMond, deux fois titré dans les années 1980, à l'Italien Paolo Bettini, lui aussi double lauréat deux décennies plus tard, toutes les générations vont se côtoyer. En présence du doyen André Darrigade, sacré sur le circuit néerlandais de Zandvoort en 1959 et aujourd'hui âgé de 92 ans.
Une foule-record attendue
Le parcours tracé sur 268,3 kilomètres entre Anvers et Louvain comporte deux circuits, l'un «flandrien» et l'autre «ardennais». Il augure d'une affluence-record sur la route au vu du succès enregistré dimanche dernier dans le contre-la-montre.
«On attend entre 200'000 et 400'000 personnes à Louvain», annonce Tomas Van den Spiegel, l'organisateur du Tour des Flandres associé à l'opération. Les chiffres donnent le vertige pour la semaine arc-en-ciel qui culmine avec la course élite du dimanche: 30'000 barrières, 14'000 VIP, 6600 stewards, 3000 membres des forces de l'ordre, 969 signaleurs...
Avec pour objectif déclaré, de la part de Van den Spiegel, que le public se dise en repartant: «C'est le plus beau mondial de l'histoire !»