L'ombre du racisme et du sexisme plane sur les Phoenix Suns. La NBA a ouvert une enquête sur des allégations visant le propriétaire Robert Sarver, également pointé pour avoir instauré un environnement de travail toxique, selon une enquête d'ESPN que l'intéressé juge mensongère.
«Les allégations contenues dans l'article d'ESPN sont extrêmement graves, et nous avons demandé au cabinet d'avocats Wachtell Lipton de lancer une enquête approfondie», a indiqué la NBA, après la parution de l'article sur le site du média sportif américain. «Une fois l'enquête terminée, ses conclusions permettront à la Ligue de mener d'éventuelles actions», a conclu la NBA.
Il y a trois semaines, Robert Sarver avait réagi avant l'heure, en fustigeant «des mensonges, des insinuations et un faux récit». Dans cette enquête qui remonte à 2004, date de son rachat de la franchise, les allégations sont nombreuses et ont été formulées par plus de 70 employés anciens et actuels des Suns, la plupart sous couvert d'anonymat.
«Je n'aime pas la diversité»
Earl Watson, qui entraîna l'équipe entre 2015 et 2017, est un des rares à ouvertement dénoncer le comportement de Sarver, affirmant que ce dernier a utilisé le mot à caractère raciste «nigger» un soir de 2016 après un match. Il raconte aussi qu'une autre fois où il a souligné un manque de diversité au sein du club, Sarver a répondu: «je n'aime pas la diversité».
Ce langage raciste, dont Sarver aurait usé à d'autres reprises, est dénoncé plusieurs fois dans l'article. Des comportements misogynes aussi. Il aurait ainsi fait circuler une photo de sa femme en bikini aux employés du club et aurait parlé lors de réunions de leur intimité sexuelle. Il aurait aussi demandé à une femme s'il la «possédait» du fait qu'elle était salariée des Suns.
«Le niveau de misogynie et de racisme dépasse les bornes», a confié à ESPN un des actuels copropriétaires des Suns. A contrario, le directeur général du club, James Jones, et le président Jason Rowley, l'ont défendu, assurant que l'histoire était «totalement scandaleuse et fausse» et que Sarver «n'est ni raciste ni sexiste».
«Fausse enquête»
Ce dernier, âgé de 59 ans, a réitéré jeudi «être choqué par la fausse enquête» d'ESPN. «Le mot +nigger+ n'a jamais fait partie de mon vocabulaire. Ce mot est odieux, laid, dénigrant et contraire à tout ce en quoi je crois. La façon dont je mène ma vie personnelle et professionnelle le montre clairement.»
«Au lieu de rapporter la vérité, cette histoire est basée sur des fausses déclarations. Maintenant nous sommes dans la position de devoir réfuter des choses qui ne sont pas arrivées. A ce stade, j'accueillerais volontiers une enquête impartiale de la NBA, qui pourrait s'avérer notre seul moyen de blanchir mon nom et la réputation d'un club dont je suis si fier», a-t-il ajouté.
Le précédent Sterling
Starver a été entendu par la Ligue, qui n'a pas «reçu de plainte pour mauvaise conduite de la part de membres des Suns», a précisé son porte-parole, Mike Bass. Mais les allégations auxquelles fait face Sarver, si elles s'avéraient fondées, pourraient avoir de sérieuses conséquences.
En 2014, Donald Sterling, alors propriétaire des Los Angeles Clippers, avait été condamné à une amende de 2,5 millions de dollars et fut banni à vie de la NBA après avoir été enregistré en train de tenir des propos racistes. La ligue avait ensuite forcé la vente de la franchise.