Le cas de l'athlète sud-africaine Caster Semenya va passer devant la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l'homme. Cette dernière a accédé à la demande de la Suisse qui conteste la décision rendue par la cour en juillet dernier.
Dans son arrêt du 11 juillet dernier, la Cour européenne des droits de l'homme (CourEDH) avait conclu à une violation de l'interdiction de la discrimination et du droit à la vie privée par la Suisse. Cette décision est donc soumise pour réexamen à la Grande Chambre.
Athlète spécialisée dans les courses de demi-fond, Caster Semenya se plaint d'un règlement de World Athletics qui l'oblige à réduire son taux naturel de testostérone afin de pouvoir participer aux compétitions internationales dans la catégorie féminine.
Après le Tribunal arbitral du sport, le Tribunal fédéral a débouté la Sud-Africaine en 2020. Il a estimé que le règlement attaqué était une mesure apte et nécessaire aux buts légitimes de l'équité sportive.
La sportive, qui présente un excès naturel d'hormones sexuelles mâles, mène depuis plus de dix ans un bras de fer avec la Fédération internationale d'athlétisme. Expertises à l'appui, cette dernière a défini en avril 2018 un seuil maximal de testostérone (5 nanomoles par litre de sang) pour concourir avec les femmes sur des distances allant du 400 m au mile (1609 m), et englobant donc le 800 m où la Sud-Africaine excelle.