Roman Mityukov Roman Mityukov : "Je suis fier de tout ce que j'ai accompli"

gma, ats

24.5.2021 - 10:50

gma, ats

Roman Mityukov a explosé au grand jour lors des Européens en grand bassin de Budapest. «Je suis fier de tout ce que j'ai accompli. La médaille est venue couronner ma semaine», lâche le Genevois de 20 ans, en bronze sur 200 m dos samedi et auteur de pas moins de huit records de Suisse (cinq en individuel et trois au sein des relais).

Roman Mityukov a brillé lors des Européens de Budapest.
Roman Mityukov a brillé lors des Européens de Budapest.
Keystone

Les chronos réalisés sur 100 m libre (48''20, nouveau record de Suisse) et sur 200 m dos (1'56''33 en finale, là aussi un record national) vous surprennent-ils ?

«Je savais que j'étais capable d'aller vite sur 100 m libre après avoir réussi 48''74 lors des championnats de Suisse. Mais 48''20 (réd: temps réalisé en finale du 4x100 m libre), c'est un temps incroyable. Je bats un record de Suisse vieux de 13 ans, tout en réalisant les minima pour les JO. C'est une nage que j'entraîne très peu, donc je suis très, très content de cette performance. Surtout que j'ai pu disputer ma première finale européenne dans cette discipline. Mon chrono du 200 m dos ne me surprend en revanche pas, car c'est la nage que j'entraîne le plus.»

Qu'est-ce qui vous rend le plus fier entre votre médaille et vos records ?

«Il n'y a pas une chose ou l'autre qui me rend plus fier. Bien sûr, la médaille est la récompense de mon travail. Mais toutes mes courses ont été incroyables. Je suis très fier d'avoir réalisé beaucoup de records nationaux, huit il me semble, et de nombreuses limites qualificatives pour les JO. Je suis fier de tout ce que j'ai accompli. La médaille est venue couronner ma semaine, c'est incroyable d'avoir terminé comme cela.»

Pensiez-vous être capable de monter sur un podium avant ces joutes ?

«Sincèrement, l'objectif au départ était d'atteindre une finale, par rapport aux temps réalisés et en raison du fait qu'il s'agissait de mes premiers Européens. Je n'allais pas me dire que je visais une médaille, surtout que je veux y aller pas à pas. Mais j'ai vu tout de suite que j'étais en très grande forme (réd: il a battu une première fois le record de Suisse du 100 m libre pour sa première course, en séries du 4x100 libre). Et le fait d'avoir signé le 4e temps des demi-finales du 200 m dos m'a fait comprendre qu'une médaille était possible.»



N'aviez-vous pas peur d'avoir trop nagé à l'heure de disputer cette finale du 200 m dos samedi soir ?

«Je suis en très grande forme et me prépare pour nager plusieurs courses. J'ai parfaitement pu récupérer, j'ai très bien dormi et ai donc pu enchaîner. J'en ai gardé sous le pied dans les séries du 200 m dos tout en me sachant capable de nager vite, et je n'étais pas fatigué. Je m'entraîne chaque jour pour cette course. Si un nageur a peur, il ne peut pas réussir. Et s'il a peur d'enchaîner les courses, c'est qu'il s'est mal entraîné. J'avais encore de l'énergie dimanche, mais j'ai évidemment besoin de 2-3 jours de repos avant d'attaquer la préparation pour les JO.»

Cette polyvalence ne pourrait-elle pas constituer un handicap à l'avenir ?

«C'est clair que c'est difficile à gérer, car cela nécessite de nager quasiment chaque jour et à chaque session. Mais j'ai vu que j'en étais capable. J'aurais, certes, pu faire quelques dixièmes de mieux sur 200 m dos, mais je suis vraiment très fier de ce que j'ai réalisé. Pour certains ça peut être un handicap mais si ça marche, pourquoi pas?»

Pourriez-vous être tenté de vous focaliser sur le 100 m libre, la discipline-reine de la natation ?

«Au départ, je voulais enlever le 100 m crawl de mon programme à Budapest pour privilégier les relais ou le dos. Mais les chronos réussis sur 4x100 libre m'ont incité à y tenter ma chance. Ce n'était que du bonus, il n'y avait pas de pression et je me suis amusé. Mais je ne peux pas miser tout là-dessus. J'aime nager plusieurs courses et ne pas me focaliser sur une seule.»