Daniela Ryf disputera ce vendredi avec le 70.3 Ironman à Dubai sa première compétition depuis l'Ironman à Hawaï en octobre 2019. Elle évoque un sentiment particulier.
Les courses sont le meilleur moyen de savoir si l'entraînement a été conduit dans la bonne direction. Attendre si longtemps pour avoir une confirmation n'a pas été chose aisée pour la Soleuroise, âgée de 33 ans. «Il aurait été extrêmement dangereux de se remettre trop en question dans cette période», explique Ryf à Keystone-ATS. Elle est focalisée sur des objectifs à court terme comme s'améliorer en natation. En outre, celle qui fut couronnée Sportive suisse de l'année 2018 a pu soigner en toute tranquillité sa blessure au pied.
La motivation pour l'entraînement ne fait jamais défaut à Ryf, bien au contraire: «J'ai remarqué avec quel plaisir je m'entraîne. Parfois, j'ai même plus de plaisir parce qu'il n'y a pas de pression.» Elle n'a pas voulu s'accorder une pause d'une saison. «Bien que j'ai travaillé dur toute l'année, je n'avais pas le sentiment de mériter des vacances», précise la quadruple championne du monde de l'Ironman. De l'été à l'automne, elle s'est entraînée comme jamais. «Je ne peux pas me souvenir de tous les jours où j'ai effectué deux unités d'entraînement au quotidien.»
Au cours de cette longue période sans compétition, Ryf s'est-elle montrée stricte à propos de son alimentation ? «Je ne suis plus aussi extrême que par le passé. Depuis que je ne m'interdis plus rien, je mange beaucoup plus équilibré.» Elle ne parle plus de régimes, qui ont pour conséquence des restrictions et un gaspillage énergétique. Ce n'est pas comme si elle devait manger comme une folle après ces séances d'entraînement musclées. «Le corps apprend à travailler efficacement, il dit assez précisément ce dont il a besoin. Je l'entends très bien. Même le sucre n'est pas mauvais à certains moments. Le timing est déterminant.»
Normalement, Ryf ne démarrerait pas si tôt la compétition dans la saison. «C'est déjà beau de pouvoir à nouveau voyager une fois.» Elle aurait bien été chercher la chaleur aux Iles Canaries pour l'entraînement mais elle n'a voulu prendre aucun risque et à ce moment, les piscines étaient déjà fermées.
A-t-elle un objectif concret à Dubai ? «Ce serait beau si je pouvais donner un peu de gaz. A l'entraînement, je l'ai fait mais il manquait ce petit frisson qu'apporte la compétition. La course sera un bon test pour moi mais je ne me sens pas sous pression.»