La période de qualification pour l'athlétisme suisse en vue des Jeux olympiques se termine ce mardi avec le meeting de Lucerne. Quelle sera la grandeur de la délégation helvétique à Tokyo#? Il faudra attendre le 1er juillet pour le savoir.
Vingt athlètes devraient être du voyage, mais le groupe pourrait grandir jusqu'à vingt-cinq personne. Actuellement, les meetings ou les championnats nationaux battent leur plein avec des conséquences sur le classement mondial. Ainsi, des athlètes en attente d'un ticket olympique espèrent ou tremblent jusqu'à la décision finale.
Cette incertitude est nouvelle en raison d'un changement survenu au cours de l'année 2019. La fédération mondiale World Athletics a instauré un classement mondial dans chaque discipline individuelle. A l'image du tennis, les athlètes reçoivent des points pour leurs performances et aussi des points supplémentaires dépendants du prestige de l'épreuve. Le mode est complexe. Dans la plupart des disciplines, l'ordinateur convertit avec une clé compliquée les cinq meilleurs résultats en points.
Deux voies de sélection
Les classements mondiaux seront pour la première fois utilisés pour les JO de Tokyo comme base de qualification pour un grand événement. Les limites exigées continueront d'exister, mais elles ne pèseront plus que pour la moitié des sélections. Le reste devra décrocher sa sélection avec sa position dans les classements mondiaux.
D'un côté, on trouvera les athlètes avec des critères remplis. Dans la mesure où ils sont épargnés par les blessures et qu'ils ont confirmé leur forme cet été – un groupe a déjà réussi les limites pour Tokyo en 2019 – leur sélection sera proposée par Swiss Athletics. Huit femmes, cinq hommes ainsi que le relais dames du sprint appartiennent à ce groupe: Mujinga Kambundji (100 m, 200 m), Ajla Del Ponte (100 m), Salomé Kora (100 m), Lea Sprunger (400 m haies), Salome Lang (hauteur), Angelica Moser (perche), Fabienne Schlumpf (marathon), Martina Strähl (marathon) plus Alex Wilson (200 m), Julien Wanders (10'000 m), Kariem Hussein (400 m haies), Loïc Gasch (hauteur) et Tadesse Abraham (marathon) ainsi que le 4x100 m dames.
Pour le spécialiste des haies, Jason Joseph, pour Jonas Raess (5000 m) et pour Lore Hoffmann (800 m), la sélection via les classements mondiaux ne devrait faire ni une ni deux. Après ce trio, on devrait commencer avec les comptes d'apothicaire concernant les espoirs et les angoisses. Le champion de Suisse du 100 m, Silvan Wicki semble sur la bonne voie. En revanche, William Reais (200 m) est touché et n'est pas qualifié actuellement. Ricky Petrucciani (400 m) peut plus espérer que le perchiste Dominik Alberto, qui a entrepris un rapide voyage dimanche à Leverkusen pour engranger des points, mais qui est resté collé à 5m30 très loin de ses 5m62 de Langenthal vendredi soir.
Atcho freinée par une blessure
Sarah Atcho (200 m) court après sa meilleure forme. Une opération au ménisque en 2020 et une blessure musculaire lors de la préparation de la saison ont freiné la Vaudoise. Cela ne va pas suffire même pour courir dans le relais. On retrouve dans la même spirale, l'heptathlonienne Géraldine Ruckstuhl. Elle a glissé loin au classement mondial. Elle n'est pas parvenue à surmonter sa blessure au pied aux nationaux à Langenthal. Après trois disciplines, la Lucernoise a jeté l'éponge.
Sur les haies basses, Ditaji Kambundji et Noemi Zbären sont encore en course comme Chiara Scherrer sur le 3000 m steeple ou éventuellement Yasmin Giger sur 400 m haies et Delia Sclabas sur 800 m. Cela sera aussi juste pour le relais 4 x 400 m dames. Avant le week-end, le quartette occupait le 16e et dernier rang qualificatif.
Un trio, qui paraissait sur le point de se qualifier l'été dernier, a dû faire une croix sur Tokyo. La principale victime est le décathlonien Simon Ehammer. Ses très bons résultats de l'été 2020 n'entrent plus en ligne de compte parce que la période de qualification a été stoppée par le coronavirus. Il n'a pu défendre ses chances ce week-end à Langenthal en raison d'une blessure à l'aine qui a plombé sa préparation. L'heptathlonienne Annik Kälin a dû laisser passer son tour en raison de douleurs au dos. De son côté, Selina Rutz-Büchel a été victime du Covid-19. Infectée en avril, la détentrice du record de Suisse du 800 m souffre toujours de séquelles.