Swiss Cycling aborde sans pression les deux dernières journées des Mondiaux sur route, après avoir remporté un set complet de médailles dans les contre-la-montre. Mais pas sans ambition: «Seules les médailles comptent», rappelle Mauro Schmid.
La Suisse ne possède certes pas le collectif le plus impressionnant pour les courses en ligne du week-end, chez les hommes comme chez les dames. Mais ses atouts sont nombreux, malgré le forfait du médaillé de bronze de 2020 Marc Hirschi.
Un autre coureur prometteur espère d'ailleurs faire aussi bien à Wollongong. Vainqueur d'une étape sur le Giro 2021, Mauro Schmid n'a pas peur d'afficher des ambitions élevées avant ses premiers championnats du monde. La confiance est là.
Etre offensifs
«En principe, seules les médailles comptent aux championnats du monde», lâche le Zurichois de 22 ans, qui ne se contentera certainement pas de rallier l'arrivée avec les meilleurs. «Je préfère attaquer et éventuellement disparaître, plutôt que de devoir me reprocher de ne pas m'être montré suffisamment actif».
Le parcours n'est pas seulement jugé exigeant en raison de sa longueur considérable (près de 270 km). L'enchaînement des courtes mais rugueuses montées devrait réduire considérablement le peloton au fur et à mesure que la course avance.
«Je m'attends à une course difficile. Lorsque nous entrerons dans la phase décisive, je pense qu'il n'y aura plus que quelques coureurs à l'avant», estime Mauro Schmid. «Le parcours est en principe adapté à mes capacités, et ma courbe de forme ascendante me rend confiant», souligne-t-il.
Stefan Küng se sent lui aussi capable de taquiner les grands favoris, Wout van Aert et Cie. Le Thurgovien, «sans pression» après avoir remporté l'argent en contre-la-montre, a déjà prouvé être capable de mener à bien des échappées au long cours. En 2019, il s'était paré de bronze dans la course en ligne des Mondiaux.
Le sélectionneur Michael Albasini peut compter sur un autre rouleur thurgovien, Stefan Bissegger, pour flairer le bon coup dans une échappée. Les trois autres Helvètes engagés dimanche, Silvan Dillier, Fabian Lienhard et le Valaisan Simon Pellaud, devraient se contenter de jouer les équipiers.
Chabbey est prête, Reusser fatiguée
Swiss Cycling peut également rêver de podium samedi dans la course en ligne des dames, grâce à Elise Chabbey. La Genevoise de 29 ans affiche la grande forme depuis plusieurs semaines, avec notamment une 2e place dans la 3e étape de la récente Vuelta féminine. L'or conquis dans le contre-la-montre par équipe lui a donné des ailes.
De plus, le parcours de 164,3 km, le plus long de l'histoire des championnats du monde, est taillé sur mesure pour les coureuses ayant de grosses qualités de puncheuse. L'ancienne kayakiste, qui avait participé aux JO 2012 dans la discipline, en fait partie.
«Le parcours est dur, il y aura peu de moments calmes pour reprendre son souffle. En revanche, il offre de nombreuses possibilités d'essayer quelque chose. Je m'attends à une course agressive», prévoit Elise Chabbey, souvent placée mais toujours en quête d'un grand exploit.
«La seule chose qui manque, c'est une victoire dans une course du World Tour», souligne la Genevoise, qui tiendra le rôle de leader de l'équipe de Suisse samedi. Fatiguée par les efforts consentis dans les contre-la-montre en Australie, la médaillée de bronze du chrono individuel Marlen Reusser jouera en effet les équipières de luxe.
Classement séparé pour les dames M23
L'épreuve élite des dames sera par ailleurs le théâtre d'une première. Les moins de 23 ans auront en effet droit à un classement séparé, et donc à leur propre set de médailles. Seule des cinq Suissesses engagées à se retrouver dans cette catégorie, Noemi Rüegg livrera ainsi une course dans la course.