Sarah Atcho doit désormais se reconstruire après deux saisons difficiles pour elle, marquées notamment par une déchirure d'un ménisque subie en janvier 2020, de longs mois de rééducation et de récents épisodes de dépression. Son objectif principal? Retrouver «sa» place au sein du relais 4x100 m.
La Vaudoise a rebondi à Zurich, après une expérience guère concluante en Belgique au sein du groupe d'entraînement de Jacques Borlée cette saison. «J'avais besoin de m'éloigner de la Suisse pour me retrouver dans mon coin. Le coach était génial, le groupe aussi», explique-t-elle.
«Mais cela ne me correspondait pas sur le plan athlétique: c'est un coach de 400 m, alors que j'ai besoin du travail spécifique d'une sprinteuse», explique la quatrième Suissesse la plus rapide de l'histoire sur 100 m (11''20), qui n'a toutefois plus couru sous les 11''60 depuis 2018 sur la ligne droite.
«A Zurich, j'ai rallié le groupe de Patrick Saile, entraîneur national du sprint et de Silvan Wicki», précise Sarah Atcho, qui espérait pouvoir rejoindre son ancien coach Laurent Meuwly à Papendal aux Pays-Bas. Ce dernier n'a toutefois pas pu satisfaire à cette demande.
«Depuis que Laurent n'est plus mon entraîneur (réd: soit depuis fin 2018), je n'ai jamais ressenti d'apaisement concernant les décisions que j'ai prises», concède la Vaudoise, qui avait rejoint un groupe basé à St-Gall en 2019. «J'attendais peut-être beaucoup trop de Laurent», souligne-t-elle.
«Je repars de très loin»
La Lausannoise de 26 ans ne se fixe pas d'objectif précis, en tout cas pas à court terme. «Je repars de très loin. La saison en salle me servira à me tester, je n'y aurai pas d'objectif chronométrique. Le but est de pouvoir performer en plein air l'été prochain», lâche-t-elle.
Avec l'ambition de réintégrer le quatuor du 4x100 m? «Je veux, et je dois me refaire une place dans ce relais», réplique-t-elle, avec une voix qui s'enthousiasme à chaque fois qu'elle évoque le 4x100 m. «L'alchimie entre nous quatre est vraiment spéciale. On a beaucoup de respect les unes pour les autres», glisse-t-elle.
Mieux à faire à Tokyo
Sarah Atcho n'a pas participé aux JO de Tokyo, où Riccarda Dietsche lui a logiquement été préférée en relais aux côtés des habituelles partenaires de la Vaudoise (Mujinga Kambundji, Ajla Del Ponte et Salomé Kora). Mais la Lausannoise est bien consciente qu'il y avait mieux à faire que cette 4e place, à 0''20 de la troisième marche du podium.
«On sait qu'on doit travailler plus sérieusement le relais. On l'a compris après les Jeux», glisse la Vaudoise, soulignant qu'aucun entraînement spécifique n'avait finalement eu lieu à Tokyo juste avant les JO. «Mujinga avait dû quitter notre camp d'entraînement pour rejoindre le Village» afin de porter le drapeau helvétique lors de la cérémonie d'ouverture, précise-t-elle.
«Il ne faut pas partir du principe que tu as moins besoin d'entraîner les passages de témoin lorsque tu es plus rapide», poursuit Sarah Atcho. «Mais je ne me rends pas compte de ce que cela implique de courir en 10''90. Il faut aussi savoir être égoïste. Et vu les chronos incroyables de Mujinga (10''94) et d'Ajla (10''90), on peut dire qu'elles ont fait les bons choix», conclut-elle.