Genève
Le président de la Fédération internationale (IAAF) Sebastian Coe a fait le point pour l'AFP sur le cas russe, estimant que "des progrès avaient été certainement accomplis" par le pays suspendu de toutes compétitions internationales depuis novembre 2015 en raison de l'existence d'un système de dopage institutionnalisé.
Q: Comment avance le dossier russe et nous dirigeons-nous vers une réintégration du pays ?
R: "La première chose que j'ai faite après la suspension de la Russie, c'est la mise en place d'une Task Force indépendante, dirigée par Rune Andersen, expert antidopage norvégien. Cinq critères ont été définis, que la Russie doit respecter. Je ne sais pas quand la Russie sera réintégrée. Ce que je sais, c'est qu'il y a des choses qui m'ont redonné confiance au cours des derniers mois. Il y a eu une honnête évaluation par le nouveau président de la Fédération russe (Dmitry Shlyakhtin, ndlr), lors de notre dernier Congrès, des défis que la Russie doit relever et de la feuille de route pour y arriver. Des progrès ont certainement été accomplis afin de remplir les critères. Nous nous en remettrons quoi qu'il arrive à la décision de la Task Force qui se réunira très bientôt à Londres et rencontrera la Fédération russe. La Task Force nous transmettra ses conclusions lors du Conseil mondial de novembre. J'espère que des progrès continueront à être accomplis."
Q: Deux ans après que le scandale russe a éclaté, comment se porte l'athlétisme, selon vous ?
R: "L'athlétisme est fort. Je serai la dernière personne à vouloir masquer les révélations et les défis que nous avons dû relever. Mais nous avons fait des choses qu'aucune autre fédération n'aurait faites pour remédier à cette situation et pour y faire face sur la durée. Nous sommes en train de restructurer l'organisation. J'ai effectué 200 changements en l'espace d'un an. Aucun sport ne s'est engagé dans ce genre de procédure, de façon aussi déterminée et concentrée. Nous avons une gouvernance avec un contrôle du président et des instances. Mais nous ne devons pas confondre les problèmes. Le dopage est un problème global important, qui ne concerne d'ailleurs pas seulement notre sport, mais le public ne s'est pas détourné pour autant de l'athlétisme. A Londres aux Mondiaux, il y a eu 720.000 spectateurs en dix jours. Nous avons eu 250'000 personnes à Nairobi pour les Mondiaux cadets. Nous sommes forts."
Q: Les dernières révélations autour de Sergueï Bubka, vice-président de l'IAAF et soupçonné d'avoir effectué des versements suspects à l'un des principaux protagonistes du scandale de corruption autour de l'attribution des Jeux à Rio en 2016, prouvent que l'IAAF n'en a pas encore fini avec les affaires...
R: "Laissez-moi vous rappeler l'un des principaux piliers de notre réforme qui a été la création d'une Unité d'intégrité indépendante. Aucun autre sport n'en possède. Ces sujets sont désormais traités de façon indépendante. Pas par moi. Ceci n'était pas le cas il y a deux ou trois ans. La confiance ne reviendra pas en une nuit. Il faut mettre des choses en place. Mais les gens commencent à réaliser que nous sommes sérieux. Notre réponse au dopage russe fut très sérieuse. Personne n'est allée aussi loin que nous."
Q: Avez-vous perdu des sponsors en raison du scandale et comment se porte l'IAAF sur le plan marketing ?
R: "Le marché est difficile pour tous les sports. Mais j'ai passé presque six longs mois avec les sponsors pour leur expliquer notre approche, leur dire que nous prenions en main sérieusement la situation que nous avions trouvée et que nous ne retournerions jamais à la situation antérieure."
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