La saison d'athlétisme se termine jeudi soir à Zurich avec le traditionnel meeting Diamond League du Weltklasse. Mais après les Mondiaux et les Européens, les stars sont fatiguées.
Un dernier coup de collier. Au terme d'une saison bien remplie, les athlètes vont pouvoir souffler. Le covid a bousculé le calendrier avec les JO de Tokyo l'an dernier et les Mondiaux de Eugene cet été. La saison 2022 aurait dû être calme pour les non-Européens. Or elle fut demandante pour tous les athlètes qui ne sont pas issus du Vieux Continent et éreintante pour des Européens qui ont enchaîné Eugene et Munich. Les finales de la Diamond League, six mercredi et vingt-six jeudi, doivent permettre aux meilleurs de gonfler leur porte-monnaie.
Mujinga Kambundji se concentre sur le 200 m
Brillante championne d'Europe sur 200 m et vice-championne d'Europe sur 100 m, Mujinga Kambundji a préféré se concentrer sur le 200 m au Letzigrund, plutôt que de doubler avec la ligne droite. La Bernoise a logiquement motivé sa décision par une grande fatigue. Elle devra faire face à la Jamaïcaine Shericka Jackson qui a pour sa part choisi de doubler. A voir comment la championne du monde du 200 m se sentira après son duel avec sa compatriote Shelly-Ann Fraser-Pryce sur 100 m.
Et Mujinga Kambundji n'est clairement pas une exception. On a bien vu que les meilleures performances de l'année se font rares puisque les athlètes ont souvent programmé leur pic de forme pour la mi-juillet ou début août. Reste que ce meeting étalé sur trois heures (19 à 22h) verra très certainement quelques chronos de référence.
Sur la piste, le 100 m haies promet beaucoup avec un nouveau duel Amusan – Camacho-Quinn. Vainqueure à Bruxelles en 12''27, la championne olympique est en forme. Présente dans cette finale, Ditaji Kambundji tentera de suivre le rythme.
Comme à Lausanne, le 200 m masculin qui clôturera cette édition s'annonce explosif avec Noah Lyles opposé à Erriyon Knighton.
La hauteur féminine pourrait également permettre à l'Ukrainienne Yaroslava Mahuchikh d'améliorer sa meilleure performance établie la semaine passée dans la capitale belge (2m05). Si les conditions météo sont avec elle, la jeune femme de 20 ans a tout pour aller haut. Une remarque qui vaut aussi pour Yulimar Rojas sur le triple saut. Sans rivale, la Vénézuélienne se bat contre elle-même et contre son record du monde de 15m67.
Duel Ehammer-Tentoglou
Le public zurichois sera lui très attentif à la longueur masculine avec Simon Ehammer. Le décathlonien appenzellois, spécialiste de la longueur, voudra une victoire de prestige face au champion du monde Miltiadis Tentoglou. Le Grec a en effet repris la meilleure performance mondiale de l'année à Ehammer (8m52 contre 8m45).
«Si la météo est bonne et les conditions idéales, je pense qu'un saut aux alentours de 8m30 est au moins possible», prophétise le médaillé d'argent européen du décathlon. Malgré la fatigue, Ehammer se sent bien dans son corps et dans sa tête: «Quand tout se passe aussi bien, tout devient naturellement un peu plus facile. J'ai aussi pu déconnecter après Munich et profiter de quatre jours en Styrie dans la famille de ma compagne.»
Hormis Ehammer et les soeurs Kambundji, sept athlètes helvétiques auront le droit de fouler le tartan du Letzigrund. Jason Joseph sera présent sur un très bon 110 m haies, Lore Hofmann cherchera à descendre sous les 1'59 sur 800 m, Ricky Petrucciani jouera crânement sa chance sur 400 m et Chiara Scherrer aura une sacrée concurrence sur 3000 m steeple.
Restent encore Annik Kälin à la longueur, Julien Bonvin sur 400 m haies et le régional de l'étape Dominik Alberto à la perche.