Le Tour des Flandres, au programme dimanche, constitue le deuxième grand rendez-vous de la saison des classiques. Après une préparation «optimale» selon ses termes, Stefan Küng exprime sa confiance: «Je me sens mieux que jamais», a-t-il affirmé.
Le Thurgovien possède tous les attributs pour briller lors des légendaires courses d'un jour. Le champion d'Europe du contre-la-montre est connu pour ses évidentes qualités de rouleur, mais aussi pour sa ténacité et sa capacité à souffrir sur le vélo.
Lors des saisons précédentes, Küng a souvent laissé apparaître son grand potentiel durant les courses de préparations dans les Flandres, mais il n'est jamais parvenu à concrétiser au plus haut niveau sur les pavés. Une 11e place en 2019 à Paris – Roubaix constitue de loin son meilleur résultat.
Deux courses à oublier
Au Tour des Flandres, il reste sur deux courses à oublier. En 2020, il avait perdu toutes ses chances dans le final alors qu'il était affaibli par une gastroentérite. L'an passé, il a été pris dans une chute causée par un autre coureur et a cassé une pédale dans l'aventure.
Le «Ronde van Vlaanderen», épreuve quasi mythique pour les Flamands, a jusqu'ici été synonyme de frustration et de déception pour Stefan Küng. Mais cela doit changer cette année.
Un podium pour la confiance
Le Thurgovien semble avoir effectué un pas supplémentaire dans son développement. La semaine dernière, il a pris la troisième place de la classique E3 à Harelbeke, ce qui lui a offert un premier podium lors d'une course d'un jour sur le World Tour. «C'était bien d'obtenir une fois un grand résultat sur une classique. Cela donne confiance et m'a libéré», a expliqué Küng dans un entretien avec Keystone-ATS Sport.
Le Suisse a encore confirmé sa bonne condition en se classant sixième mercredi lors de l'épreuve «A Travers La Flandre». Küng n'est pas surpris par ses bons résultats. «Je me suis senti bien déjà au début de la préparation pour la saison des classiques. Je constate que je suis sans aucun doute à un meilleur niveau que les années précédentes», explique le coureur âgé de 28 ans, qui a remporté 15 de ses 22 succès professionnels en contre-la-montre.
Le Thurgovien a aussi montré des progrès dans les ascensions, notamment en finissant sixième de l'étape de montagne lors de Paris – Nice. A-t-il modifié sa préparation dans ce but? «Non, nous n'avons pas changé grand-chose. Je pouvais déjà rouler fort dans les montées auparavant, et je m'améliore chaque année un petit peu dans ce domaine.»
Avec l'expérience, Stefan Küng a appris des erreurs du passé quand il s'agit de trouver le bon équilibre: «il faut s'entraîner assez en hiver, mais pas trop.»
Au lit avec une bronchite
Il y a une dizaine de jours, le vélo était loin des pensées du coureur thurgovien. Comme nombre de ses collègues, il a été pris par un refroidissement à mi-mars lors de Paris – Nice. «Juste après la course, je suis tombé malade. J'ai attrapé une forte bronchite, comme la moitié du peloton.»
Durant huit jours, il n'a pas pu effectuer de dures sorties d'entraînement. Cela l'a affecté surtout sur le plan mental. «Quand tu es au lit avec une forte toux une semaine avant la prochaine course, tu te demandes comment tu pourras à nouveau disputer une course de vélo», dit-il.
L'important a été de rester calme et d'avoir confiance que les choses allaient se remettre en place. Cette période de repos involontaire pourrait même au final lui avoir fait du bien. «Pour les classiques, il est particulièrement important d'être assez frais. Dans cette optique, la pause n'a donc peut-être pas été mauvaise du tout.»
Van Aert favori numéro un
Cette 106e édition du Tour des Flandres entre Anvers et Oudenaarde proposera un parcours de 272,5 km parsemé de 18 côtes et 7 secteurs pavés. Küng sera l'un des leaders de l'équipe Groupama-FDJ avec le Français Valentin Madouas. Le rouleur suisse n'hésite pas quand on lui demande qui sera le favori dimanche. «L'homme à battre sera Wout van Aert», dit-il.
Le champion de Belgique a déjà gagné trois fois cette année en douze jours de course, avec cinq autres places sur le podium. «C'est le coureur le plus fort dans le peloton, et il dispose aussi de la meilleure équipe. La Jumbo-Visma utilise très bien sa force collective. Ce sera extrêmement difficile de battre van Aert.»
Cependant, la participation du champion de Belgique à la course est incertaine, selon son équipe. Malade, Wout van Aert n'a pas participé jeudi à la reconnaissance du parcours.
Les principaux outsiders seront sans doute le vainqueur sortant, le Danois Kasper Asgreen, ainsi que son dauphin de 2021, le Néerlandais Mathieu van der Poel. Il faudra aussi surveiller le phénomène slovène Tadej Pogacar: le double vainqueur du Tour de France disputera le «Ronde» pour la première fois de sa carrière.